« Il y a des portes qui restent fermées. Des portes que personne ne veut ouvrir, car les ouvrir même un peu, c’est prendre le risque de savoir. »
Pour comprendre qui est Damien Murith, il faut le lire. Lire sa poésie, ses mots qui viennent griffer le cœur jusqu’à le laisser exsangue, abandonné. Il faut tomber dans son écriture comme on tombe en amour, comme on tombe dans ce qui est indéfinissable, ce qui est d’une force, folie, tendresse, belles. Damien Murith est tout simplement un très très grand écrivain, un de ceux qui ne font pas de bruit, mais qui laissent une empreinte durable à tous ceux et celles qui le lisent, le découvrent.
Il n’y a rien à dire d’autre que c’est beau. Bouleversement et sensiblement beau. Douloureusement beau.
Ce sont des mots, une écriture qui percutent le cœur, le corps, entre dans l’âme, font trébucher, manquer des battements sur la beauté du manque d’amour, de l’érosion de la vie, la solitude, le mal-être ou encore le désespoir, le désarroi. C’est la beauté des déchus, des incompris, des pas bien-droits et souvent désaxés, fous, mal-aimés, des travioles. C’est la force qu’il faut pour tenter de se retrouver, trouver, de contrer la souffrance, la douleur, les coups dans le ventre ou dans le visage. La force pour ne pas se contenter de la caresse mais de prendre tout : l’amour, le cœur, le corps, l’âme.
« Quelle part de ton enfance garderas-tu serrée contre toi ? »
Je ne saurai jamais je crois décrire son écriture qui vient remplir mes entrailles, éclater, essorer le cœur jusqu’à la pierre, caresser mes plaies, envelopper mon âme. Je ne saurai jamais je crois, dire, parler de son écriture, d’écrire c’est quoi, écrire pour quoi. Il faut le lire pour comprendre qu’on ne sort jamais indemne de ses écrits, de sa prose, de ses mots, de ce regard si fort et si sensible sur l’enfance qui fuit, sur l’adulte qui souffre. On ne sort jamais indemne de la lumière qui est partout, de cette façon qu’il a d’amener la vie dans les pires désespoirs.
C’est beau.
Magnifiquement beau.
Sensible comme un colosse au pied d’argile.
C’est beau.
« Il n’existe meilleur crayon que celui du mal de vivre. Il a le poids dérisoire des heures creuses, ne se lasse, ni ne s’use, et si la mine casse, il en pousse une autre, cachée dans la marge d’une joie de passage. »
Pour celles et ceux qui désirent en savoir un peu plus sur Dans l’attente d’un autre ciel : En attendant Nadeau. Et relire, Le deuxième pas (éditions Labor et Fides), la trilogie des maudits (La lune assassinée, Les mille veuves, Le cri du diable – éditions l’âge d’Homme)
Comentarios