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Coline Pierré - une grammaire amoureuse



« on est des drôles d’espèces quand même à se gaver de chimères pour oublier notre mortalité tant qu’on ne saura pas dire aimer dans toutes les langues tant qu’on ne saura pas dire aimer dans toutes ses nuances alors on ne pourra pas mourir hein on pourra pas mourir. »


Il faudrait trouver les mots, les accords parfaits imparfaits, la ponctuation libre d’une errance jeu de l’amour et d’une la rencontre, la liberté d aimer, de tenter de faire ou du silence, la langue et sa syntaxe, la fragilité d’un vocabulaire, d’une possibilité d’éloge d’amour heureux. Il faudrait, d’une confusion vertigineuse, se perdre au bout du verbe, tentation sublime de l’attente, d’un fol espoir dissimulant les nuits et les jours, les plis et les émotions. Un dessin du toi et moi, une carte du tendre emplit de verbes et de mots imagés, déposés, « enchairés », l’héritage des paradoxes et des désirs. Trouver le complément complémentaire, en faire son indirect direct, tomber dans sa langue, se confondre dans sa page, se briser sur la feuille pour venir se poser entre deux mots, deux temps. La violente beauté de l’amour nu.


Une grammaire du tendre.

Une grammaire à défaut.


« allongés au sol dans ce pays inconnu on ne cesse de se passer à côté en effritant les contours de notre amour il ne nous reste que la tendresse – quand la tendresse veut bien pour inventer quelque chose de nouveau pour renouveler notre peau »

Une grammaire pour rencontrer, apprendre se perdre, tombe, partager nuque et mots, corps et compléments. Se perdre et trouver l’autre, soi, toi, moi, nous, eux. Caresser la pulsion, le désir comme seul argument au doute, aux peurs et craintes, aux mélancolies et tentations. Entrer dans une danse tendre, rythmique d'un pas de deux, cafouillage et balbutiement, ténébreuse, désirable toujours. Accueillir l’incompréhensible compréhensive, la relation fil d’équilibre, les imperfections de la syntaxe et du mot, rapprocher, se rapprocher et retrouver l élasticité vertigineuse, hasardeuse de l'amour, le trait d’union. Danse dans les vertiges et beautés. Paradoxe des silences qui pourrait composer des milliers de pas. Des mots de chairs. Des mots de tendre.


Une grammaire amoureuse, simplicité d’une étreinte bancale, fragile syntaxe d un regard ponctué d’un geste. Le temps La conjugaison, le pronom, la grammaire, le vocabulaire, lexique d’une carte du tendre, d’un livre comme un poème, d’une poésie comme un roman. Jamais facile. Jamais pareil.


Une grammaire et le désir

Amoureux.

Et l’amour bordel.


« veux tu bien toujours t’enamourer »

Une grammaire amoureuse

Coline Pierré

Iconoclaste

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