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  • Photo du rédacteurSabine

Christophe Chabouté - Artbook, bricoles, gribouilles et fonds de tiroirs


« Tout commence par une balade, par un instant, par une tranche de vie. L’artiste qui aspire et voit, qui calcule, prend la lumière, l’ombre. La création est là. Dans ce silence Dans ces moments de rien Comme si l’instant s’immobilisait et entrait en lui. »

Parce que le dessin de Chabouté ne se lit pas, ne se parle pas. Parce que lorsque l’on plonge son regard dans ses encres noires, on en ressent la vie, le souffle, les silences et le son, les bruits. Parce que rien n’est plus beau que son trait puissant et à la fois si sensible, fin, simple, vrai, palpable. Parce que lorsqu’on ouvre un de ces recueils, albums, on est happé par l’histoire, les formes, ce qui ne se dit pas mais s’entend, laisse passer, la perspective, la pudeur, les drames, les rires, les joies, les larmes, la vie, le mouvement, l’immobilisme, la solitude, la ville.


« Toucher, caresser le papier, sentir sa chaleur. Faire chanter l’acier de la plume sur le papier, trouver la musique du trait. »


Parce que Christophe Chabouté c’est une émotion pure, intime, une sensibilité offerte, inexplicable d’un homme et de son travail, d’une plume noire sur une table à dessin, d’un rift graphique qui nous prend en plein plexus solaire, une vibration du trait qui nous épate, un aplat qui nous fout la chair de poule. Des pages noires sur fond blanc ou blanches sur fond noir, brou de noix, la nuit et le jour, vice et versa.


« Chercher, creuser, ne pas séduire mais aller à l’essentiel, la simplicité, l’efficacité »



Un flux magnétique qui nous embarque, nous envahit. Une intensité de la mine, de l’encre déployée, renversée, comme un négatif de vie imprimé, brillant, souligné, une tempête de mer ouragan magnifiée. Un choix de papier qui se met à vibrer sous la caresse du pinceau fusain, à donner la consistance au dessin, l’épaisseur, la trame, la musique entendue. A faire ressentir ce que l’œil voit, raconte, la force des éléments, l’empreinte de l’encre de chine.


« Simplifier, épurer, ne garer que l’essentiel, savoir s’arrêter… Montrer si peu en essayant de donner le maximum et pourtant y mettre toute l’émotion voulue… »


Parce que Chabouté ce sont des regards profonds, pudiques, sincères, des larmes et des rires sonores. Des escaliers où la sortie de secours rejoint les portes de notre cœur. Un rêve, un imaginaire, une architecture qui soudain vit, explose, devient vérité et intériorité. Un parfait reflet de nos sociétés, de la représentation d’un phare, d’un banc, d’un immeuble, vestige que l’on oublie facilement, l’invisibilité visible, la force des matières, des choses acquises qui soudait reprend vie.


« Effacer le cadre de l’image, l’ouvrir, donner les moyens à l’imagination que chacun prolonge le dessin, l’histoire… »


Et parce que lorsqu’on ouvre ces fonds de tiroirs, ces gribouillis, ces bricoles et autres traits non aboutis, on n’a pas envie d’en dire beaucoup plus, parce que le plus serait superficiel, parce qu'il serait de trop. Loin de ce que Christophe Chabouté cherche à nous faire passer : une sincérité vérité silencieuse.


Alors on parcourt ces bricoles, ces gribouillis, ces fonds de tiroirs, cet art book et en silence on se dit… c’est beau. C’est vraiment beau.


« Juste imaginer, libre comme un enfant. »

Et relire Tout seul, Fables amères (qui sort ce jour en librairie), Moby Dick, Purgatoire, Un peu de bois et d’acier, Terre Neuvas


" Un livre est une bouteille à la mer, on le laisse partir, il est fini alors on veut surtout l'oublier… Et de temps en temps un écho, un petit retour, il réapparait tenu dans des mains, accompagné d'un regard bien plus fort que les mots, un regard qui dit juste merci pour le moment passé à lire, l'émotion… Alors malgré les doutes, la fatigue, grâce à ce petit regard on y retourne, galvanisé, plus fort et on se remet à griffonner, à dessiner… A raconter ".

Les bulles de la semaine sont à retrouver chez Stéphanie



Artbook

Bricoles, gribouillis et fonds de tiroirs

Christophe Chabouté

Vents d’Ouest

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