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  • Photo du rédacteurSabine

Zidrou et Monin - L'adoption, Wajdi

Dernière mise à jour : 20 oct. 2021


« Alors c’est lui ? »

Oui c’est lui. L’enfant du désert, l’enfant de la guerre, l’enfant qui vient de loin, de très loin. L’enfant qui a traversé des terres, fuit les armes et le armées, les cris, la douleur et l’horreur. C’est lui, Wajdi. Dix ans et pour tout bagage, un imperméable. Bleu. Bleu comme le temps gris qui bouche la vue, fait croire à l’espoir et puis s’enfuit. Bleu comme une seconde peau marquée au fer rouge. Un imperméable. Et une capuche. Un refuge, une cachette aux yeux du monde, aux yeux de ceux qui aimeraient bien lui retirer, enlever, ôter.


Wajdi.

Dix ans. Refugié et adopté.


Mais on n’adopte pas un enfant comme on adopte un désir, celui de croire qu’avec l’amour, les meilleures intentions, la richesse, les élans de bonté, la générosité, la patience, la vie pourra être sauvée, l’enfance pourra oublier les atrocités, les privations, les souffrances, les manques, les peurs.


Wajdi

Dix ans.

La peur et la rébellion.

Les cris et la terreur.


« Alors c’est lui ? c’est lui. »


Dans cette nouvelle aventure de l’Adoption, Zidrou et Arno Monin nous emmène à côtoyer nos belles idées bien pensantes, nos élans de générosités traditionnels, rationnels, d’une société éloignée des enfants issus de la guerre. Comment combler les vides, comprendre que derrière les poings dressés comme des remparts, se cachent la peur, les traumatismes subits, la colère, le déracinement, les errances et l’amour dérobé. Une adoption comme un geste de croyance chargée des meilleures intentions, des meilleures tendresses et douceurs, compréhension et empathie. Une adoption aux fausses bonnes raisons, aux faux élans et désirs.


On retrouve le dessin et la tendresse de Zidrou et Monin, de nouveaux personnages et cette sensibilité tendre et douce, amère, la subtilité des gestes et dialogues, la tristesse et la solitude de l’enfant mais aussi des rêves déçus. Les regards, les corps parlent. Les traits sont fins, la couleur sublime l’histoire, le graphisme montre la mélancolie et la confrontation à la réalité, aux codes et aux souffrances.


On pourrait reprocher d’être une continuité au premier cycle de cette histoire, de l’adoption. Ce serait oublier que derrière chaque enfant adopté, une vie se dessine, se vit, est.



L’adoption

Wajdi

Zidrou et Monin

Grand Angle




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