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Zidou et Jordi Lafebre - Les beaux étés, T6 Les genêts

Dernière mise à jour : 23 juin 2021


« Les gens ne se fatiguent jamais, Herbert. Jamais ! C'est même précisément pour cela qu'Esther et moi, nous avons recommencé notre vie ici, au milieu des chèvres. Parce que les chèvres ça donne du lait, pas du vinaigre ! »

Eté 1970 quelque part en Belgique. Pierre, haut membre imminent de la tribu Faldérault, entreprend de croquer les dernières planches de la sulfureuse et secrète histoire d’amour du Père Damien. Pendant ce temps, Madeleine Faldérault, mère de la dite tribu qui s’agrandira encore un peu plus aux premiers jours de l’automne, lit les dernières pages de ce roman qu’elle s’était promise de découvrir au pied du massif de l’Estérel. Dans la 4L rouge piaffent d’impatience Julie-Jolie, Nicole et Louis, les trois enfants. Et comme chaque année, c’est avec une semaine de retard, qu’ils s’engagent sur cette fameuse route du « Cap au Sud », vers la calanque sauvage, le paradis, la Grande Bleue.


« Youpi, yaya, youpi ! C’est l’été ! […] Pique-nique rien que le mot fait déjà vacances ! »

Mais en cet été 70, ce qui turlupine Louis, petit dernier de la famille, c’est cette histoire de naissances des nuages, des bébés, d’amours interdits, tabous.


Heureusement que l’on peut compter sur les aléas de la route et ses rencontres impromptues, les fermes à l’écart des villages où sentent bon la confiture, les œufs frais, les poules et poulets-frites, les chèvres qui s’appellent Mireille Mathieu. Heureusement qu’il y a la vie et l’amour toujours et encore, les mots doux et tendres, les joies et les peines. Heureusement que la générosité, la tendresse sont toujours plus fortes que l’aigreur et la cupidité. Ah l’amour !


« Les nuages, ils font l’amour pour avoir des bébés ? »

On pourrait penser que Les Beaux étés sentent un peu le réchauffement climatique, que d’une année sur l’autre, les traits et histoires se ressemblent, s’assemblent. Mais c’est mal connaître le duo Zidrou-Lafebre.


Sous les dessous d’une bande dessinée familiale, ensoleillée, lumineuse, se cachent des morceaux de vie-vérité, l’incrédulité, la cupidité, la bêtise d’un monde en évolution. Et c’est peut-être cela la force des Beaux étés. Etre là, où on ne les attend pas. D’aborder sous les traits cocasses d’une histoire estivale, l’image d’un monde qui bouge, qui proclame le droit à l’amour, à aimer qui qui l'on veut, comme on veut, à l'homosexualité, au droit à l'enfance, à la liberté, à la vie. Le droit de vivre au grand jour ce que l'on cache sous couvert d'une moralité, d'une bonne conscience.


Les Beaux étés ou tout simplement la générosité, la tendresse, Joe Dassin, Mireille Mathieu, des chèvres, une ferme, de la confiture, des poulets-frites, une toile de tente, un étang, des rires, Mam'Zelle Estérel et ce rendez-vous que l’on retrouve toujours avec envie, bonheur, délicatesse, joie.


Une histoire d’amour en somme.


« Depuis quand s'aimer, c'est mal ? »


Les beaux étés

T6 – les genêts

Zidrou – Jordi Lafebre

Dargaud




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