Parfois
c’est pas bien costaud
c'est pas bien ça
on ne sait pas trop
le sud du nord ou le nord du sud
la framboise ou la fraise
l’ambre ou les cendres
les armes ou les larmes
Parfois
on croit et puis on ne croit plus
on ressent et on ne ressent plus
on étreint et on éteint
on allume et on rallume
Parfois
c’est rien
c’est tout
c’est bien
c’est doux
« Parfois c’est pas joli joli mais c’est pas vilain vilain non plus »
Parfois
la peau, les caresses
un peu rêche,
un peu seul
ensemble
parce que c’est mieux
parce que c'est beaucoup mieux
Parfois
des châteaux de sable
pas en Espagne, pas à Paris, ni à Venise
mais ici
pas loin
Parfois
ta main
sur l’épaule,
dans ma poche,
sur mes fesses
dans ma main
Et c'est bien
« Parfois on tient une main Et c’est bien Parfois heureusement qu’on tient une main heureusement qu’une main nous tient »
Parfois Thomas Vinau joue avec nos doutes, nos pourquoi, nos trous, nos manques, nos ratés du cœur. Parfois c’est doux. Parfois ça touche. Ca se pose dans les creux et les vides, ça caresse, ça tient chaud, ça rempli les vides, ça fabrique des présences et des ciels moins gris.
Parfois sans crier gare, il amuse et nous invite dans la ronde des pas grand-chose. Mais c’est déjà pas grand choses c'est pas rien. C'est pas rien de danser sans paillette ni trompette mais de danser à s'en tourner la tête.
Parfois c’est de la poésie et c’est bien que la poésie se cache là où on ne l’attend pas, là où ne la voit pas.
Alors on s’assoit sur le rebord du monde, comme un lundi, un sombrero sur la tête. On enfile son bleu de travail, ses cheveux blancs ou roses, son bleu-blues et on s’accroche. On s’arrime au ciel. On jouie du rien, on jouie du tout. On ne sait pas trop mais on sait qu’on ne sait pas trop. C’est déjà pas si mal de savoir qu’on ne sait pas trop mais qu’on sait quand même quelque chose.
A court d’idée, à courte paille, de caillou-feuille-ciseau, on ouvre un petit livre à la couverture marron. Dessus est écrit Parfois en Garamond ligne 14. Un nom, Thomas Vinau. Mine de rien, ça jette le Garamond ligne 14 Thomas Vinau. Cela donne des ailes au typographe, cela donne des envies aux lecteurs. Et parfois c’est bien de donner des envies et des parfois, de donner de l’air, des tenir debout un peu moins vertigineux quand ça souffle.
Parce que
Parfois
on aimerait que ces parfois deviennent toujours
qu’ils se posent
entre nous et nous
entre moi et toi
en moi
Parfois
On aimerait les parfois pas comme des toujours
mais comme des souvent, des pas trop rarement
Parce que
Parfois
ça fait du bien
et c’est bien de
parfois
se faire du bien
ça rend un peu plus costaud
pour affronter le Nord du Sud, le Sud du Nord
« Parfois on ferme les yeux et on sent on sent le parfum invisible de l’invincible »
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