top of page
  • Photo du rédacteurSabine

Thomas Vinau - Parfois

Dernière mise à jour : 26 janv. 2022





Parfois

c’est pas bien costaud

c'est pas bien ça

on ne sait pas trop

le sud du nord ou le nord du sud

la framboise ou la fraise

l’ambre ou les cendres

les armes ou les larmes


Parfois

on croit et puis on ne croit plus

on ressent et on ne ressent plus

on étreint et on éteint

on allume et on rallume


Parfois

c’est rien

c’est tout

c’est bien

c’est doux


« Parfois c’est pas joli joli mais c’est pas vilain vilain non plus »


Parfois

la peau, les caresses

un peu rêche,

un peu seul

ensemble

parce que c’est mieux

parce que c'est beaucoup mieux


Parfois

des châteaux de sable

pas en Espagne, pas à Paris, ni à Venise

mais ici

pas loin


Parfois

ta main

sur l’épaule,

dans ma poche,

sur mes fesses

dans ma main

Et c'est bien


« Parfois on tient une main Et c’est bien Parfois heureusement qu’on tient une main heureusement qu’une main nous tient »


Parfois Thomas Vinau joue avec nos doutes, nos pourquoi, nos trous, nos manques, nos ratés du cœur. Parfois c’est doux. Parfois ça touche. Ca se pose dans les creux et les vides, ça caresse, ça tient chaud, ça rempli les vides, ça fabrique des présences et des ciels moins gris.

Parfois sans crier gare, il amuse et nous invite dans la ronde des pas grand-chose. Mais c’est déjà pas grand choses c'est pas rien. C'est pas rien de danser sans paillette ni trompette mais de danser à s'en tourner la tête.


Parfois c’est de la poésie et c’est bien que la poésie se cache là où on ne l’attend pas, là où ne la voit pas.


Alors on s’assoit sur le rebord du monde, comme un lundi, un sombrero sur la tête. On enfile son bleu de travail, ses cheveux blancs ou roses, son bleu-blues et on s’accroche. On s’arrime au ciel. On jouie du rien, on jouie du tout. On ne sait pas trop mais on sait qu’on ne sait pas trop. C’est déjà pas si mal de savoir qu’on ne sait pas trop mais qu’on sait quand même quelque chose.

A court d’idée, à courte paille, de caillou-feuille-ciseau, on ouvre un petit livre à la couverture marron. Dessus est écrit Parfois en Garamond ligne 14. Un nom, Thomas Vinau. Mine de rien, ça jette le Garamond ligne 14 Thomas Vinau. Cela donne des ailes au typographe, cela donne des envies aux lecteurs. Et parfois c’est bien de donner des envies et des parfois, de donner de l’air, des tenir debout un peu moins vertigineux quand ça souffle.


Parce que


Parfois

on aimerait que ces parfois deviennent toujours

qu’ils se posent

entre nous et nous

entre moi et toi

en moi


Parfois

On aimerait les parfois pas comme des toujours

mais comme des souvent, des pas trop rarement


Parce que


Parfois

ça fait du bien

et c’est bien de

parfois

se faire du bien

ça rend un peu plus costaud

pour affronter le Nord du Sud, le Sud du Nord


« Parfois on ferme les yeux et on sent on sent le parfum invisible de l’invincible »


Parfois

Thomas Vinau

L’atelier du Haneton




87 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page