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Photo du rédacteurSabine

Thomas Scotto, Ingrid Monchy - Rendez vous n'importe où


« Madam’zelle, Rendez-vous lundi en neige quand il fera tout blanc. Je serai debout devant la fontaine gelée. Très facile à reconnaître avec mon écharpe rouge vraiment rouge. PS : Je vous jure que c’est très sérieux cette lettre. »
« Monsieur Pour le lundi des flocons, je crois que c’est très possible. Je n’ai pas beaucoup de choses à faire dans mes feuilles de rendez-vous. Recto, verso… enfin, pas trop de choses aussi sérieuses que vous. Oui, c’est d’accord. PS : je vous reconnaîtrai, c’est sûr. »

Monsieur et Madam’zelle. Madam’zelle et Monsieur ont rendez-vous. Alors en attendant le grand jour, ils s’écrivent des mots doux. Des mots où ils se dévoilent, s’effeuillent. Tremblants, frissonnants, des petits mots avant l’heure. Caresses et cadeaux d’une correspondance naissante. Les doutes, les craintes, la peur, l’impatience, la joie, Monsieur et Madam’zelle se prennent au jeu de l’attente et des belles lettres. Ils égrènent les jours et les heures, froissent le temps, comptent les secondes qui les séparent du grand jour, celui qu'ils espèrent et imaginent.


Une lettre à...

Le jour où...


« Mardi en pluie … Plus que six jours… Je tourne en rond, déjà depuis ce matin. Quand même, ça ne fait pas un creux dans mon plancher mais j’ai un peu l’impression qu’on m’avale tout entier. Je n’ai pas trop mangé au petit déjeuner. C’est peut-être pour ça, dans mon ventre. PS : ce que je préfère, c’est la glace au chocolat blanc. »

Le premier rendez-vous, la première fois. La promesse de mains et cœurs qui se cherchent, se trouvent, se reconnaissent. Au détour d’un jour, un moment volé comme une aube matinale, un croissant de lune s’unissant aux premiers rayons de soleil. Une parenthèse enchantée, un moment de grâce, un instant suspendu où les peut-être peuvent devenir des certains. Rendez-vous n’importe où, ici ou ailleurs qu’importe le lieu et l’heure, vendredi ou dimanche, quelque-soit le temps, il sera temps, temps que nous nous rencontrons, temps que le destin se joue des lettres et des correspondances, il sera temps que tant et tant de choses adviennent de notre temps, de ces mots et correspondances. Quand la météo se joue des émotions.


Rencontrons-nous, soyons-fous.


« Madam’zelle. Décidément, j’ai un coin du cœur qui cogne tout le jour. Au début, j’ai cru que c’était le mauvais temps contre les carreaux mais non, c’est en dedans. A part ça tout va bien : je fais pousser des lentilles dans du coton tout doux. PS : De toute façon, ne vous inquiétez pas. Si jamais vous frissonnez, j’ai de grands bras avec moi. Ils peuvent bien réchauffer. »

Le talent de conteur de Thomas Scotto. La gracile poésie des illustrations d’Ingrid Monchy. Un album qui donne envie de se retrouver sur les bancs publics, de se moquer des regards obliques des passants honnêtes. D’être des amoureux des parcs publics, des bancs de bois, des silences qui en disent beaucoup, des regards qui parlent longtemps.


Un petit livre, un indispensable, celui que l’on meurt d’offrir à son amoureux, son amoureuse, un ou une amie pour lui rappeler ces moments cadeaux. Un livre qu’on a envie de partager avec tous les amoureux, tous ceux qui croient en l’amour, en ces moments lumineux, doux, poétiques. Ces instants universels que l’on meurt d'envie de retrouver au détour d’une lettre, d’un mot. Qu’importe si on se brûle les doigts, qu’importe la fièvre et chair de poule, la joie, la légèreté, le soleil, les chants des oiseaux, les sourires et les cœurs qui battent à l’unisson.




Rendez-vous n’importe où Thomas Scotto et Ingrid Monchy Editions Thierry Monchy

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