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  • Photo du rédacteurSabine

Thomas Scotto - Aux filles du conte



« C'est vrai, je suis fille d'histoires. Vous le savez trop bien. Depuis la première ligne, sous ma pelure de refuge, se cachaient déjà des trésors d’émotions. Les ramifications tenaces de mes veines charnelles. »

Thomas SCOTTO est un poète. Un poète fait délicatesse, humanité. Il est un poète du tendre, de ce regard qui se pose sur l’autre sans jamais juger ou forcer les serrures inviolées. Il est celui qui porte, donne à retrouver la voix, sa voix, son sens, ses fils, ce trait bleu ou rose, rouge. Il est ce qui se faufile dans la tête, se bouscule dans l’âme, s’écrit sur une feuille de papier, se susurre d’une oreille à l’autre pour devenir pages écrites, vérités qui se disent, cris qui se manifestent.


Thomas SCOTTO est un magicien. Celui de l’intime féminin. Celui qui bouscule dans les profondeurs du soi pour révéler la lumière d’une page, de mots, d’un texte. Il est celui qui affronte les labyrinthes, les citrouilles sorcières et buchers dessinés par ceux qui voulaient bruler, violer, terrifier, enfermer. Il est une fille, une femme, des femmes. Celles qui s’éparpillent aux milieux du temps, des histoires, des contes où les hommes, les nobles chevaliers et princes pas si charmants chevauchent de noirs destins féminins. Il est la voix qui porte, se dresse face aux vents, aux fardeaux, aux châteaux de verres et de cartes.


Thomas SCOTTO est Moi, il est Elle, Il est Elles. Nous. Engagé face aux crocs, face aux non, face à l’intérieur des grands salons enfermant les peurs, les engagements, les doutes et les voix. Et on en vient à se dire qu’en compagnie de Frédérique BERTRAND, ils tissent le fil qui nous relie, nous lie entre femmes, entre humains, entre celles et ceux qui partagent un même chemin, un même destin.


« J’étais une peur bleue… Si petite ou trop géante ou jamais comme il faut… J’avais pourtant le goût d’être un sourire immense, j’avais déjà l’envie d’affronter tous les labyrinthes. »

Aux filles du conte est un manifeste poétique que l’on place à côté de celui de Mélanie LEBLANC, un manifeste du Nous où la femme devient vie, fil rouge-fil bleu, pomme à demi-croquée, ébouriffante et danses virevoltantes, orages déchainés et liberté sans complaisance ni déguisement, sans mutisme et silence, sans entraves ni chaine aux corps.

Aux filles du conte fend les mots, fond les barreaux, coupe les idées, nage à contre-courant, galope à corps perdu, dévore les paysages des pages, les droites et courbes. Il invente un monde tout humain est égal à l’autre, femme et homme, femme ou homme. Il est celui qui soutient le regard lorsque les lumières s’éteignent dans les nuits sombres et désertées. Il est la farouche, la sauvage, la libérée, la veine dans lequel le sang coule de sa liberté retrouvée.


Thomas SCOTTO est une femme.

Frédérique BERTRAND, sa farouche volonté.


« pas encore écrasée, avalée ni perdue. »

« Je ne serai plus l'effarouchable Je ne serai plus l'évaporée Je ne serai plus la protégée Je ne serai plus l'excuse. »


Thomas Scotto

Frédérique Bertrand

Aux filles du conte

Editions du Pourquoi pas

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