« Si seulement on pouvait vivre éternellement certains moments de notre vie… Mais les instants sont éphémères par définition. »
C’est quoi l’amour, c’est quoi la vie ? Que doit-on attendre, qui, où, quand ? Que doit-on en attendre ? Un jeu, un déguisement, une partie de cette foutue inspiration, place, quête, tendresse que l’on cherche ? Une réalité flottante, un refuge ou alors tout simplement une rencontre, un mélo un peu virtuel ou une partie de dolce-vita dont on ne sait plus très bien qui est le roi ou la reine, le pion ou l’échiquier ? C’est quoi l’amour ? C’est quoi la vie ?
Novembre et une jeunesse désenchantée, paumée entre l’inspiration, la quête d’être et celle recherchée, l’amour. Gus et Claire. Claire et Gus. L’inattendue improbable, le quotidien bousculé, le jeu des mains qui se croisent, se décroisent, les déguisements et les cœurs liés déliés. Gus et ses refuges pour ne pas affronter ce qu’il ne sait affronter. Les vieux films entre Sinatra et Tati, Woody. Entre rêve, élégance et désinvolture. Gus et son mal d’amour, son mal de vivre, son mal d’inspiration et sa quête d’une vie irréelle, entre un mélange de Super Héros et un Charlot de pacotille. Gus et Claire. Aussi dissemblable que pourquoi pas un possible, qu’un roi et une reine, un mélo et une vie.
Novembre est une bande dessinée que l’on garde pendant des mois ou des années avant de se pencher dessus, avant de comprendre que l’on voudrait vivre éternellement certains moments, des histoires de notre vie mais que celles-ci ne sont là que pour être vécues, dans l’éphémère, l’instant. Comme un passage fugace, une rencontre, celle d’avant le quotidien, d’avant la banalité d’une vie, de la vie, de la quête de l’amour éternel.
Travaillée à l’encre, Sebastià Cabot utilise l’émotion, la fragilité des sentiments, des personnages. On évolue entre ville et appartement, entre la globalité d’une vie et l’intime, l’extraverti et l’intro, entre déguisement et non dit. Le trait se fait fin, brouillon comme pour mieux mélanger ce qu’on ne sait dire, exprimer, évoquer. Les corps se déshabillent, se rhabillent, se griffent, cherchent, s’aiment, se désirent et se défont.
Telle une partition de jazz, une musique scandée, rythmée et des vieux tubes qui rappellent que Novembre reste le mois où les vies se bousculent, entrent dans un autre cycle. Novembre et sa partition inachevée, son mélo et sa vie à l’encre de chine diluée.
« C’est peut-être mieux ainsi. »
Ça me fait drôlement envie.
on a envie de partir à la découverte de ces personnages!
Pourquoi pas ? Ça à l'air original !