« Je t’aime bien » lâche-il […] A l’instant précis où j’étais, moi, sur le point de dire, le tout premier « je t’aime » de ma vie. »
L’alchimie des émotions qui se croisent, se rencontrent, se caressent, s’effleurent, se pardonnent, se heurtent, se délaissent. Les corps, le jeu, l’attraction, la séduction, le désir, la caresse, la chevauchée folle et fantastique, les souvenirs et les regrets aussi. Les je t’aime moi non plus, les « je te raccompagne », le « lierre comme une palissade » la montée de sève, le bourgeonnement et l’éclosion explosion. S’embrasser encore, encore un peu, sentir ses lèvres sur les miennes, ma main sur son corps, jusqu’au point de ne plus savoir, de n’être plus qu’un, s’abandonner, abandonner. Partir.
« Il est là. Proche de moi. Je sais qu’il m’observe. J’ai déposé mon cœur et tout a été consommé.
Les regrets d’une main, d’un pas dans la neige, d’une empreinte délaissée, d’une dispute irréparable, de celui qui part, celui qui trahit, qui reste un peu longtemps, séduit. Celle qui aime à en perdre la raison, à chercher le bonheur avant qu’il se sauve, qui sent la trahison, qui trahit aussi. Celle attendrit, celui qui aime.
Ceux qui s’ennuient. Ceux qui s’oublient avec le regret éternel de n’avoir pas su dire, pas su faire, pas su se rappeler combien il est beau de s’oublier. Ceux qui ressentent la plaie, la cicatrice d’un amour profond à jamais inscrit dans la chair, le corps, sur la peau.
Comme les souvenirs qui marquent, laissent une empreinte sur, dans le corps, l’âme, le cœur. Les souvenirs marqueurs d’une vie, d’amours passés, d’amour tout court, d’amours désirés.
Les souvenirs et les regrets aussi.
« Je ne veux pas être oubliée. C’est pour cela que je livre mes émotions dès le premier soir. »
On aimerait tout conserver, se rappeler le premier baiser, le premier je t’aime, les premières fois et les deuxièmes, les troisièmes et les dernières. Se souvenirs d’une rencontre, d’une séparation, des revus et perdus de vue, des tourbillons de la vie.
On aimerait noter tous les mots, se rappeler toutes ces petites phrases, ces moments intimes, surprenants, attendrissants. Ces moments juste avant qu’on se sépare, qu’on oublie, qu’on se perde. Juste avant de ne plus être qu’un après avoir été deux. On aimerait avoir encore envie, sentir, ressentir l’amour fou, l’amour perdu, l’amour sans raison, l’amour qu’on attend plus, l’amour qui ne s’entend plus, l’amour tabou, l’amour ivresse, l’amour comme un rendez-vous, l’amour tout court.
On aimerait être cet homme, cette femme et aimer. Encore. Toujours. Ne pas oublier. Ne pas s’oublier. Se pardonner avant de déborder. Aimer. Comme un collage, un instant de poésie. S’aimer.
« Ce que nous désirons n’est pas d’être aimé, mais d’être préféré. »
Et lire Moka qui donne envie de rejoindre le temps des amours, le temps des copains et de l'aventure. On s'en souvient.
Les souvenirs et les regrets aussi
Sara Gréselle
Esperluète éditions
