« Je ne me doutais pas que l’on pût avoir froid à l’intérieur de soi. »
Qui est Loup ? Nul ne le sait. Même pas lui. Un immonde personnage aux dents longues et acérées ? Un quidam qui ne cherche que ce qu’il est, une place à occuper, des doigts à accorder au son d’une guitare, un homme semi-animal, semi-lui ? Seul, désespérément seul. Sans mémoire ni identité. Sans papier ni argent. Seul et nu dans cette immense forêt où un randonneur campeur l’invite à partager un repas frugal. Seul et le vide autour et en lui. Qui est Loup ? Qui le sait ?
On a tous en nous une part mystérieuse, une quête d’identité et de place à trouver, occuper, un repère à prendre les jours de pluie ou de disettes d’envies. On est tous des Loups, déguisés sous nos masques, perdus dans nos mensonges et formules de mots, de vérités toutes faites, préparées, à la recherche de qui nous sommes, imposteur de notre véritable nature.
« Quand on ne sait pas trop où l'on va, le mieux est peut-être de se laisser bercer par les flots en se disant "on verra bien". On appelle ça "faire confiance à la vie"... comme si on avait le choix. »
On pourra dire que cette bande dessinée n’a peut-être pas une fin comme on aime les découvrir chez Renaud Dillies, un peu bâclée, un peu déguisée. Il n’empêche qu’encore une fois, l’auteur illustrateur a su me prendre par la main et m’enchanter par son univers musical, doux, tendre, protecteur et à la fois si fort en symboles et en messages.
Loup est loin d’être l’animal, le personnage que l’on croit. Il nous ressemble dans nos fragilités, notre quête, nos mensonges et envies de liberté et d’être. Il est cet animal à qui l’on crie « au loup » sans connaitre sa véritable nature, identité, sans connaitre qui il est réellement. Comme un astre qui brille non seulement sous les étoiles mais aussi en lui, dans ses passages éphémères d’une soif de connaissances, de recherche et quête d’identité, dans les limbes perdues d’une mémoire trouée, nébuleuse, dans les accords d’une guitare à raccordées.
Comme une vie à inventer, réinventer.
Et encore une fois, j’ai fermé les yeux, laissé divaguer mon esprit auprès de Loup, cherché à accorder l’accord à mon identité, retrouver la grâce de son dessin, de ses traits, de sa forme et ses messages. J’ai aimé ses faiblesses, sa quête, ce masque qui ne cache que la vérité et les mensonges à ceux qui ne veulent pas la voir. Une mélodie au crépuscule, une mélodie comme un final.
Encore une fois Renaud Dillies m’a enchanté et pincé le cœur. Il a encore une fois soulevé le masque et regardé le monde, les êtres au plus profond de ce qu’ils sont, de ce que je suis. Un Loup.
« « Apprendre à se connaître ». Les grandes vérités seraient -elles énoncées dans des phrases les plus banales. Des formules toutes faites, tellement utilisées, usées, que l’on n’y prête plus guère attention. »
A lire chez Mo, Au fil des plumes, Noukette. Et retrouver les bulles de la semaine chez Noukette.
ce que tu en dis me tente bien !
C'est beau !!!
Oh je veux ça! Ça semble génial.
J'ai beaucoup aimé Abelard, j'essaierai donc ce loup^!
comme ça, à première vue ça ne m'attire pas, mais si l'occasion se présente j'y jetterais un œil