« Pour aimer plus que personne il faut juste ça : aimer plus que personne. »
Certains jours il faudrait pouvoir écrire tous ces mots qui viennent se jeter aux écueils écailles de la peau, dévalent les précipices des foudroyantes destinés, s’écrivent sans crier gare, dans un cri et un silence, une rage et un espoir, un désir si fort qu’il en dévaste la phrase, percutent les idées et sans préavis, dénudent rageusement les écrits.
Certains jours il faudrait se tenir loin des rampes garde-fou-ligne de vie, liens glissés pour ne pas se perdre, des cachets administrés pour oublier les cris, les vertiges, les balbutiements, les égarements. Il faudrait oser casser les miroirs, les mythes de soi, des autres, s’arracher les poignets à force de caresser les brisures de rêves, les voix éloignées, entendre celles qui se propagent à la vitesse des oiseaux de passage, des brûlures et des batailles.
Il faudrait entendre les clés tournées, les chambres vides de vies, remplies de fantôme, de promesses défigurées par des murs en cartons-papiers mâchés, blanc comme les draps qui recouvrent les corps partiellement attachés, titubant au bord des désirs inavoués, des lèvres à qui veux-tu, des corps à qui se frotter, des cachets gosier-intubé. Il faudrait déranger encore comme pour mieux se rappeler qui est, qui est né, entailler les odeurs et les sueurs, l’âcreté, sperme et sang mêlés, l’obscurité, fuir dans la colère, l’oubli, passé, présent, futur. L’oubli de qui, de quoi, des murmures doux, des attentions fragiles, des caresses arrêtées, des mains trop osées. Il faudrait s’en prendre plein la gueule et l’exprimer, exprimer ce qui reste ventre-estomac-sexe-lèvres-noués, verrouillés, ne touche pas tu te brûlerais aux bords des gouffres incendies, aux bords de toi, aux bords des impossibles rêves-cauchemars-solitudes-angoisses-nuits griffonnées.
Il faudrait se rappeler chaque chambre - cellule aux peintures écaillées, aux images vitriolées, casser miroirs-chaines-menottes aux poignets-fer aux pieds, femmes libérées.
« Ce ne sont pas des mots mais des cris que j’écris. »
Il faudrait se souvenir
Des femmes précipices
Des femmes
KO debout,
Chaos au sol.
Il faudrait,
Attention fragile.
Attention,
Femmes à aimer.
« Il n’y a pas de folie, rien que des gens qui rêvent debout. »
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