« vraiment c'est dommage on s'était fait une idée et je brillais dedans »
Il faudrait pouvoir s'écrire, ouvrir la terre, danser sans avoir la crainte, la peur du vide, des gouffres, des amours, des folies. Ecrire des poèmes, des récits, une poésie qui nous tire des nuits sans mesure, cherche sans fin, aiguise nos besoins et ouvre nos ventres, borde nos bruits, couve nos silences. Des mots où la lame est une bille d’encre, une mine graphite, du charbon ardant, une épine. Pour ne pas oublier. Rien oublier.
Il faudrait...
L’amour. Comme un rien. Le mouvement du rien. D’un rien. D’un amour. Un mouvement est comme rien. Celui d’aimer, celui de m’aimer. L’amour et L’amour passion. L’amour mouvement. L’amour recueil, écueil, épine. Vacillement. Glissement. Cœur au bord des gouffres et des fleuves débordants. Une respiration, un mouvement respiratoire, cœur, poumon, ventre. Vertige, les silences profonds et dévastateurs, les abîmes des paroles tues. L’amour. Et ses raisons. Toutes ses raisons. Celles qui sont forcément bonnes. Car toute raison de m’aimer est forcément bonne.
« ce sont les détails surtout qui nous coulent au fond »
Il en faudrait encore, toujours, des petits livres comme celui-là où le rien devient tout, où le tout devient rien. Il en faudrait plein. Plein de raison d'aimer. Plein de raison d'apprendre à aimer. A s'aimer.
Plein.
Avant de sombrer dans les gris du ciel, les rouges délavés, les jouissances abandonnées, les sexes substances désirs achevés, les espaces vides envahis, l'écriture des nuits, les attentes épuisées, les équilibres déséquilibres, les mouvements vacillés et chairs silencieuses. Avant la honte, la vie déchirée, l'amour brisé, la diagonale du fou, folle, la folie démesurée, le bord des gouffres boulevards, les absences silencieuses.
Et s'arrêter enfin. Ne plus se sacrifier. Sacrifier. Ouvrir les poings, tenir, se tenir et exiger. Sein et chair. Chair et sein. Exiger la vie, l'amour, les injures, la colère, la raison, la douceur, la tendresse, l'envie. Celle d'aimer. D'être aimer. Etre.
Pas rien.
Plus rien.
Naître.
Parce que toute raison de m'aimer est forcément bonne.
« c’est quand je suis en mouvement que je pense à rien et c’est pour mieux le parcourir que je signe »
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