« L’envie est la base de tout ! Profitons pendant qu’il en est temps. »
Mélanie Richoz c’est avant tout la tendresse. Ajoutez la douceur, l’empathie, un regard, une parole ou un sourire, la beauté simple et généreuse de ceux qui savent s’effacer, de ceux qui savent aimer, entourer, étreindre et vous obtenez la recette d’une écriture au service des lecteurs. Il y a dans son écriture, ce regard, ces gestes, cette sensation d’être cueillie, entendue, regardée, écoutée, caressée. Nulle mièvrerie ou attachement, juste une empathie aiguisée, un amour pour l’autre au point de se cacher derrière, d’entendre ce qu’il est, qui il est. Une sincérité touchante et désarmante, discrète, généreuse.
Contre la montre reprend ces qualités. Il y a dans ce récit, la générosité d’un auteur pour un personnage, cette faculté de s’effacer pour laisser place à celui qui est le héros, le fil conducteur, la discrétion d’une écriture offert à son sujet, un rendez vous entre des mots conversés et une écriture récit. Et là où j’aurais pu très facilement décrocher, Mélanie Richoz offre une biographie bulle de douceur, bulle de vérité et de tendresse, un roman de gestes de beauté, l’art brut sans pathos ni déguisement.
Entre Jean Marc Berset (multi champion d’athlétisme et de handbike) et elle se dessine l’amitié, le goût du partage, la fraternité, la liberté, les larmes et la sueur, les défaites et les victoires. Une amitié comme un sport, une rencontre entre deux joueurs où le respect et l’humilité, la vérité s’écrient au delà de l’handicap, au-delà des souffrances et des victoires. Une amitié comme la beauté du geste, comme les mots qui viennent se poser pour raconter une vie.
« Nous sommes les autres. »
Au-delà du récit de Jean Marc Berset, de son goût pour le sport, ce que l’on retient de ce récit, ce sont les silences, ce qui n’est pas écrit mais se lit, s'entend, se voit, l’amour d’un père, d’un homme, d’un compagnon, l'amitié, la soif, l’endurance, la détermination, la peur du vide et du temps, les rires, la complicité, la tendresse, la sincérité, l’amour. Une trace où l’handicap, le fauteuil roulant n’a aucune importance. Juste celle d’une vie. Celle de Jean Marc Berset.
Et pour cela ce récit mérite un tour de plus, mérite de découvrir qui se cache derrière le sportif et l’autrice, mérite qu’au-delà du je, il y a nous. Des voix. Une voix. Un jeu.
« Ecrire c'est être au service de l'autre. Qu'il soit fictif ou réel, c'est écouter qui il est et lui accorder tout notre crédit. L'aimer. Etre lui par moment, mais juste par moment, puis s'en détacher. Lui faire confiance et reprendre un autre chemin. » - Mélanie Richoz
Lire la chronique Geneviève sur son blog Mémo et moi