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Photo du rédacteurSabine

Myriam Thibault - Lettre à



Chère bibliothèque,


Mon dernier voyage remonte au mois de novembre. J’ai passé deux semaines en Afrique du Sud, à Johannesburg. J’ai découvert une nouvelle culture, une ville surprenante et effrayante à la fois, j’ai rencontré des étudiants photographes du Market Photo Workshop, l’école fondée par David Goldblatt. Passionnés, ils nous ont parlé de leur vie là-bas et de ce qu’ils retranscrivent via la photographie. Nous sommes passés de Soweto aux galeries d’art. Un grand écart, avant de passer deux jours dans un lodge en safari au milieu des lions, des girafes et des éléphants. J’ai photographié, pris des centaines de Polaroïds. Depuis, je ne suis plus sortie de France, et le doute sur les prochains voyages est prégnant. Dans combien de temps pourrons-nous voyager de nouveau sans crainte, sans masque ? Ce bout de tissu deviendra-t-il la normalité ?


Je rêve de retourner (encore et encore) à Venise, ville dont je ne me lasse pas, de découvrir New York, Tokyo, Berlin et Montréal. Je voudrais retourner à Rome, Vienne, Londres et Amsterdam. J’aimerais de nouveau faire un safari, dans un autre pays de l’Afrique. J’ai envie d’emporter mon appareil photo partout, de découvrir tous ces pays et villes jamais visités. À l’heure où l’on culpabilise pour son empreinte carbone, le voyage devient compliqué, mais pour raison sanitaire. Certains diront que les frontières sont rouvertes. D’autres diront qu’il y a autant de risque de voyager à Paris qu’à Dublin. En attendant, ceux qui ont peur, comme moi, restent en France, masqués et confinés à moitié.


Cet été, à défaut de prendre le train ou l’avion pour découvrir de nouvelles villes, je voyagerai dans les romans, comme je le fais le reste de l’année. J’irai à Venise avec Paul Morand, à Londres avec Jonathan Coe, à Rome et Florence avec Stendhal, à New York avec Paul Auster, au Japon avec Ito Ogawa. Je lirai La Mort à Venise de Thomas Mann et Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour me rappeler que la période que nous vivons n’est pas la première, et qu’elle finira sans doute par passer, comme les précédentes. Il faut apprendre à être patient, et cette patience, la littérature nous l’apprend. On en revient toujours aux livres, aux écrivains, à l’écriture, à la littérature, les seuls qui font passer le temps avec plus de légèreté et qui nous apprennent la vie à travers celle des autres.



Affectueusement,


Myriam



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