« Ce jour va consister à rassembler mes plus infimes révolutions »
Il en faut de la force pour soulever les montagnes de nos idées contraires, de nos actes lumineux, de nos doutes et peurs, plantages de courage lorsqu’on tente de croire encore un peu à la démesure démesurée. Il en faut du courage pour faire face aux scepticismes des combats, des rixes à mener sur nos chemins de femmes, des tombeaux à déterrer pour oublier la terre jetée sur nos souvenirs, nos blessures, nos cicatrices amoindries, nos furies ensorcelées, nos sœurs sourires, nos vierges démoniaques.
« ce jour va consister à me sentir exactement autre. »
Comme un jour. Un seul. Fugace et libre. Un jour qui consisterait à rassembler nos envies révolutionnaires, nos quintessences désirables, nos fusions furieuses, nos solitudes premières et vibrations curieuses. Un jour où le tout entrerait dans le rien, dans la goutte d’eau qualifiée de rose changée en eaux de vain. Se donne contenance, être contenance. Consister à. Reposer sur ce jour où manifester une once de vie, de croyances, de désirs, consisterait à suive sa piste, à apprendre à marcher, à croitre, à boire aux sources vivaces, aux cœurs assoiffés, à désobéir pour s’égarer dans les détours de soi, de nous, des autres, d’un monde sans contours.
« ce jour va consister à l’entrainer à danser avec toute la tendresse du monde »
Sortir des sentiers balisés, affronter foule et musique, entendre la grosse caisse et les timides crier leur victoire fragile. Renforcer, se renforcer. Vaille que vaille, femme que femme. S’échapper pour jouer avec une allumette mouillée, perdre bataille mais faire corps, très fort, pour la beauté du geste, la beauté des aurores et des nuits, la douceur des soleils couchants, la grandeur des rêves d’argile. Croire aux miracles des « grands projets et les relâcher dans la nature ». Faire de chaque chose invisible, sa visibilité. Dresser les barricades de vie, de risques, de hasards et de colères, de pêle-mêle féminins, tissus et barbe à papa, carnets et discours. Douceurs et croyances des réalités désirées.
« (ce jour va consister à) renaître car renaître n’a jamais été au-dessus de mes forces »
Abattre coutume et costumes. Dépoussiérer poussières et saletés. Planter des arbres en place des armes. Etre là, le doigt sur la carte, les pieds dans la terre. Se saouler d’utopies et sentir le vent s’engouffrer dans les palais, les palaces, les pavés. Soulever trottoirs et avenues, s’aventurer sur les plages pour l’envie de tronquer le bleu de travail contre le bleu océan. Consister. Se consister. Déconsister. Souffler. Respirer. Se donner la chance, être chance, ne plus payer les pots cassés, les duels de plumes et d’effets. Devenir oiseau.
« ce jour va consister à mordre la poussière du vieux monde retrouver l’usage du monde me lever et sortir me lever et sortir »