À toi,
Qui m’a fait confiance quand personne n’en voulait, de ce spectre étouffant et à rebours des exigences du nouveau siècle.
Ton regard posé est une griffe tendue, chacun de tes mots me touche, qu’ils soient dits pour faire réagir ou bien pour rassurer. J’ai appris à vivre avec tes silences, je découvre encore la machine folle qui te sert d’usine intérieure, et chaque pas que nous faisons ensemble est une caravelle envoyée vers d’autres continents.
Combien de vaisseaux enverrons-nous découvrir le vaste monde ?
Autant qu’il faudra pour cartographier les îles et les rivages, explorer les forêts et les banquises.
J’aime qu’il n’y ait entre nous ni tirets ni parenthèses, nous ne sommes que deux mots qui se rapprochent jusqu’à ne jamais fusionner, deux esprits en ébullition avançant main dans la main, sur un chemin qu’aucun de nous deux ne connaît.
Te voir aujourd’hui grandir encore me réjouit, ces nouvelles ailes dans ton dos ne sont que les prémices du plumage d’or qui t’attend.
Continue d’abattre sur mes merveilleuses bulles intérieures et ton glaive et ta rose – séduisons nos synapses et renouvelons notre envie d’avancer côte à côte – ne t’arrête jamais de creuser dans la roche ton chemin et de fendre l’eau de tes rames célestes.
Ton piolet est indestructible, ta barque est insubmersible.
Mille mercis.
Charles
Je me suis longtemps demandée comment accompagner ces mots, ceux de Charles Roux, dans le bordel ambiant de nos jours, dans les vaisseaux qu'il nous faut s'en cesse démonter, remonter, dans nos navigations entre ombres et doutes, entre forêts et banquises, entre colères et fois. Comme une porte branlante qu'on ouvrirait à la force de nos piolets et des nos barques insubmersibles.
Merci Charles.
Merci aux 68 premières fois...
Ces textes et photographies sont protégés par le droit d'auteur. Merci de ne pas les reproduire sans autorisation !