La progression était pénible. A cause de sa mauvaise idée de couper tout droit pour atteindre le bas du premier versant, il s’était retrouvé illico à quatre pattes, en train d’essayer de traverser un massif d’épineux. Il s’épuisa vite à forcer le passage dans ce mélange de ronces, de lianes mortes, de sapinettes drues et de ces buissons d’acacia remplis d’épines dont la seule fonction sur cette terre est de déchirer la chair de n’importe quelles chevilles. Dans une forêt, un homme est moins qu’un homme, mais surtout moins qu’un animal. Il est comme un renard à qui on aurait mis des souliers. Il ne sait plus rien faire, ne sait plus marcher, n’a aucun talent pour improviser sa vie, pour se débrouiller, avancer et survivre. Dans une forêt, un homme est un anachronisme, une anomalie.
A suivre...
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Le repos des épines
Texte : Thomas Vinau - Le repos des épines (ed. Les Venterniers)
Photos : Sabine Faulmeyer
Expo photos : 1er - 30 septembre 2022
Librairie La Vagabonde
31 Rue Bernard Palissy
37000 Tours
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