Il avançait à peine. Les jambes griffées, les mollets déchirés, les pieds durcis par le froid. Ses chaussettes ramassaient toutes sortes de saloperies piquantes et impossibles à décrocher. Les arbustes gardaient encore au centre creux de chaque feuille, des gouttes de rosée glacées qu’il récoltait dans les cheveux ou dans la nuque à grands frissons. Il avançait avec peine, forcé de rebrousser chemin à plusieurs reprises afin de contourner un obstacle, s’énervant, s’en prenant à chaque aiguille, à chaque liane, à chaque bosquet qui freinait sa progression. Il le prenait mal, personnellement mal, comme une atteinte à sa fierté, comme une humiliation de plus. La forêt se moquait doucement de lui, la terre le trait d’incapable, d’impotent, d’imposteur.
A suivre...
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Le repos des épines
Texte : Thomas Vinau - Le repos des épines (ed. Les Venterniers)
Photos : Sabine Faulmeyer
Expo photos : 1er - 30 septembre 2022
Librairie La Vagabonde 31 Rue Bernard Palissy 37000 Tours
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