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  • Photo du rédacteurSabine

Laëtitia Cuvelier - Montagnes frontières / Les volets fermés


Montagne frontière



Dans l’herbe là-haut dans la montagne il a trouvé ce papier des sans papiers

des mots en italien un numéro et une photo

deux yeux qui viennent de loin et qui nous regardent

traces d’un passage entre un col et une vallée d’un long voyage à pied



Les volets fermés



Quand on passe à pied ou à vélo devant la maison de Suzanne

on regarde sans y penser les souvenirs qui tiennent chaud derrière les volets fermés

On voit la boîte de fraises tagada rangée en haut du placard et on a peur pour Suzanne qui pourrait tomber du tabouret si elle n’était pas déjà morte et enterrée au cimetière d’à côté


(Pour le respect de celles et ceux qui ont accepté de publier sur ce blog, les textes et les photographies sont protégés par le droit d'auteur. Merci de ne pas les reproduire sans autorisation)



Montagne frontière

Les volets fermés

Laetitia Cuvelier

Un été jaune carré


 

J’ai rencontré Laetitia Cuvelier un soir d’avril 2016. Moral dans les chaussettes, fatigue et petite baisse de régime. Un classique de saison.

Je me suis penchée sur son petit livre. Un petit livre carré couleur anis et mauve et aux pages d’un vert espoir, une ode à la douceur et la sincérité. Un livre et un titre « Pipi, les dents, et au lit », régressif à souhait. Et comme souvent avec la poésie (car poétique est ce recueil), j’ai pris mon bol de vitamine C.


Laetitia Cuvelier est une poète et pas n’importe laquelle. Une poète de la vie, celle qui file, qui bouge tout le temps, rit, pleure, gémit, sourit, grince, rigole, illumine. En une seule œuvre, elle m’avait embarqué dans son univers qui nous rappelle notre quotidien. J'ai suivi son parcours, un chemin fait de rencontres, d’humanité.

Engagée par-dessus les frontières, au-delà des monts et mers, océans et vallées, Laetitia Cuvelier sait ce que veut dire le monde exil, exilé, la notion de réfugié, le besoin et de le droit de ne pas mourir sous les jougs des bourreaux et guerres qui s’étendent hors de nos frontières. Elle n’est pas l’humanité mais elle est humaine et a décidé de faire de sa vie un chemin où l’amour et l’ouverture est loi, où la fraternité, l’égalité, la liberté ne sont pas que des notions placardées sur des papiers d’identités ou sur des frontons d’édifices d’Etat.


Alors oui il y a la poète que j’aime pour ces mots et la femme que j’admire pour son courage et son combat.

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