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  • Photo du rédacteurSabine

Laurent Gaudé - Grand Menteur



« Je te le dis à toi, j’devais pas. Jamais dit à personne, Depuis toute la vie que j’trimballe, D’aussi loin que je me souvienne, Je suis homme de grands mensonges. Tu diras rien ? Bouche motus cousue. »

Laurent Gaudé ou la verve haute. Les mots déliés, des étendards, des résonnances au monde, des clairvoyances folles d’une liesse galvanisant les fous et les petits, les dévastés, les promesses hautes et fortes trébuchantes, sonnantes, emportant les grondements, élevant et prônant l’éloge de l’éloquence et du théâtre de nos vies, de nos larmes, de nos joies, des soupirs de désirs, de jouissance, de liesse, d’arrachement et de croyances folles en nos folies.


Les cris gonflent

Enflent

S envolent

Envoient

Prennent leur place

Deviennent

Scandent

Bombent le torse

Violent

Se propagent

Une vague

Une tache

Une danse.


Une écriture dans ce qu’il y a de plus grand, de plus monstrueux, de plus criant de vérité, de renaissant. Il y a tout. Tout ce qui ne se dit pas mais se crie, se déclame dans une ivresse rageuse, absolue de feux et de cendres, de croyances et de déchéances, d’absurdes et de beautés jouissantes. Des mots porte-voix, porte-foi, galvanisant nos illusions-désillusions des croyances, grands mensonges.


Trois textes fous, précieux, rares, magnifiques, magnifiant l’éternel, l’illusoire où s’assoir, être, grandir, devenir, questionnant nos existences, chamboulant nos principes et nos tripes, apportant l’ivresse de l’ultime instant. Trois textes comme pour mieux comprendre nos pauvres petites vies minables de mansuétudes, jonglant dans l’ennui profond de nos quotidiens banals. Trois textes comme des cris, des murmures, des chants, des caresses, des douceurs, des rêves à portée de mains, à portée de mots, à portée de soi. Trois textes pour occuper une place, un espace, se trouver, trouver sa légitimité, son existence, dans un silence ou un cri, dans un murmure ou un rire.


« De quoi on meurt quand ça commence à se fissurer ? De vies, non ? De fatigue de désir trop grand ? Peu importe. Laissons d’où ça vient. Ce qui compte, C’est les mots. C’est eux que tu dois suivre. Et j’en ai encore des brassées plein les lèvres, des mots. »

Trois textes


A poil, résonnent, trébuchent, partent, reviennent, lancent, roulent, coulent, grondent, glissent, volent, crissent, émerveillent, chahutent, déclament, œil rond et cœur en vrac d'essayer de gueuler quand ils s'abîment dans la trachée.


Claques


Bordel, cris, colère, détresse, rire, liesse, désordre, sentiments, émotions, futilités, douceurs, joies, larmes, mensonges, imaginaire, solitude, foule, immensité du temps résonnent, sonnent, murmurent à nos oreilles. L'amour, le désir, la jouissance, les mensonges, la lâcheté pour plaire à l'autre, se plaire, déguiser, se déguiser, embrasser la vie en lui jetant des ronces, des épines, en clamant sa liberté, l'absolu, ses cris, ses rires, sa colère, sa beauté.


Grand Menteur


Audace fantastique d’un texte d’une poésie folle d’amour, folle de joie, folle de vivre, folle d’écrire. Et renaître de ses cendres. Renaître par les mots. Renaitre de soi.


« Si tu t'éloignes, Faut que tu saches, Les mots que j'ai posés, Là, A tes pieds? Je les dirai pas à d'autres. Ca peut se donner qu'une fois. [...] Alors je demande, Et tant pis pour la trouille... Tu veux bien ? La vie d'amour, Avec moi, Tu veux bien ? »


Grand Menteur

Laurent Gaudé

Actes Sud

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