« Bonjour. Je m’appelle Marco. J’ai sept ans et demi avec des poussières.
Marco vit dans son monde. Mais son monde n’est décidément pas chose aisée : un peu comme une vie d’extraterrestres, de rêves indéchiffrables, de petites anecdotes d’un quotidien pas banal. Il faut dire que Marco est un drôle de petit bonhomme qui ne sait plus très bien où se cache la vérité, celle de ses parents et de cette petite sœur qui vient de naître, celle de ses copains d’école, de cette peste de Gina dont il est amoureux en cachette ou encore de sa maîtresse d’école Mélanie qui leur demande de se présenter comme si il était présentateur de télé ou son chien qui change de nom tous les jours.
Parce que le monde de Marco est bien réel dans son irréalité ou peut-être est-ce le contraire finalement.
« Quand une grande personne me demande ce que je veux faire plus tard, je me gratte la tête. Quand la grande personne me demande pourquoi je me gratte la tête, je lève les épaules. Quand la grande personne me demande pourquoi je lève les épaules, je regarde le bout de mes pieds. Après un silence, la grande personne regarde le bout de ses pieds, se gratte la tête et s’en va en levant les épaules. »
Il n’est pas aisé de raconter l’histoire de Marco et son imagination débordante, de ce drôle de petit garçon un brin poète, affabulateur, un poil trop sensible pour vivre sur la même planète que ses amis et parents. Parce que qui oserait dire que la vérité ne sort pas de la bouche des enfants finalement ?
Larry Tremblay nous amène sur des chemins escarpés où la poésie se dessine derrière les mots. La pureté et l’innocence de l’enfance font face à nos réflexions d’adultes et nos réponses éloignées de leurs interrogations. On en vient à se demander si finalement le monde que nous vivons est vrai, si l’authenticité des rêves n’est pas un atout pour trouver sa place et y faire son cocon protecteur. Un peu comme Calvin et Hobbes ou encore un poil de Petit Nicolas en plus percutant peut-être, plus interrogateur sur l’enfance et sa candeur.
Le graphisme de Guillaume Perreault accompagne le récit de Larry Tremblay. Simple, enfantin, basique, reprenant le ton noir et blanc. Il se pose en miroir des questions et des réponses apportées de Marco le doux rêveur. Un monde que Marco préfère dessiner avec sa propre version, un poil loufoque mais surtout extraordinaire.
Et c’est peut-être cela qui fait la grâce indéfinissable de cet album roman dessiné. La grâce de l’enfance, d’un ange qui passe.
« Un poème, ce sont des mots qui … qui… se mettent à dire autrement ce qu’ils ont l’habitude de dire ; Comme si les mots étaient fatigués de signifier la même chose, alors ils se regroupent pour inventer de nouveaux jeux. »
Cela semble frais et adorable, avec un poil d'émotion.
Voilà qui à l'air très mignon !
Voilà qui a l'air vraiment tout mignon !
Cet album à l'air très mignon et la référence au petit Nicolas me parle.
Cette BD doit être assez touchante. Tu me donnes envie aussi.