« Mon contact est un livre d’histoire plein de mensonges et de vérités à moitié oubliées »
De tout temps l’homme a cherché à asservir l’homme, à mettre une toute puissance sociétale au service d’une autre société, d’un autre mode de vie, d’un peuple ou d’une communauté. De tout temps, l’homme a cherché à posséder, creuser les richesses naturelles, s’emparer de territoires idéaux où seuls régnaient une faune et une flore, un espace vierge. L’homme et sa tentation reptilienne, l’homme et sa soif de possessions, de conquêtes, de territoires comme monnaie d’échanges, de consommations.
Résister en dansant est une œuvre lyrique, un hymne puissant à la beauté sauvage, primaire, à l’espace, la faune, la flore, aux femmes qui rythment les saisons et l’éternité cousue de fils de soie, de clochettes rappelant la vie, l’espoir, la force des rivières, des flots, des résistances passées et actuelles, futures. Lire en vient à scander les mots, à clamer la vie, la force, la lumière, à réciter telle une œuvre puissante et réconciliatrice, un poème hommage, une poésie nécessaire à l’œuvre de la nature, de la planète terre originelle, à la histoire et la culture des amérindiens, de peuples asservis par d’autres peuples, à la résistance, la magie de la vie.
« Comment dire quelque chose - des mots magiques que tu pourrais avoir besoin d’entendre ? »
Résister en dansant, secouer notre conformiste, revisiter notre langue, nos espaces, l’espace, se réapproprier le corps, l’être, entrer en résistance dans son territoire, défendre ce qui est sauvage, nature et univers, guérison et construction d’un monde égalitaire, juste, sincère. Telle la danse, le mot est lourd puis devient léger, aérien, entre en contact avec le lâcher-prise, rencontre le tourbillon et le rythme, scande sa présence. Il ouvre le corps, transforme la résistance, renforce sa place, sa position. Inégal, imprécis, hésitant puis de plus en plus fort, de plus en plus vivant, méditatif, revendicatif, présent, euphorisant, léger, précis, vrai.
On ne sait si on aime, on ne sait si on entre ou sort de la danse, la résistance. Accepter l’autre, les regards, la différence, accepter de ne pas être l’explorateur mais l’exploré, le captif d’une mère nature plus grande que soi, que nous, d’un être guérisseur. Transformer un destin en plus juste que soi. Devenir l’alchimie entre l’ondulation et le déversement, entre l’euphorie et la transe.
« Il se pourrait que même les poètes doivent apprendre le silence, cette innocence, cet espace avant que de parler. »
« La mesure est la vie. »