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  • Photo du rédacteurSabine

Juliette Mancini - Eveils

Dernière mise à jour : 19 mars 2021



« Tu te demandes ce que tu portes en toi. Malaise, fascination, vide, culpabilité, suspens, colère, honte. De quoi ton corps est-il la mémoire ? Quelle empreinte garde-t-il de ce que tu as vécu, de ce que d’autres ont vécu avant toi ? »

Il n’est jamais facile de grandir, de faire face aux regards de l’autre, des autres, d’accepter de devenir soi, ce corps qui prend trop ou pas assez de place, les ombres et les lumières, les besoins et désirs. Il n’est jamais facile de s’éveiller et de contempler dans le miroir ce moi qui interpelle, devient prend forme. Femme avec tout ce que cela apporte, dévie, ose, offre. Femme.


Loin des caricatures ou d’un militantisme ambitieux, Eveils nous offre un regard sur la question féminine, du genre sans tomber dans l’outrance, le politiquement correct/incorrect ou la lutte ultra identitaire, genrée. Juliette Mancini nous retrace le parcours de l’enfant devenant femme, adulte, des souvenirs et histoires qui jalonnent le parcours de la féminité, la construction à accepter, le puzzle à construire.

Rien n’est simple, tout est hachuré, haché, loin d’être une ligne claire, parfait idéal et idéalisée. Tel des Lego, les cases s’assemblent, le corps se fragmente, prend du relief et force, les souvenirs fusionnent, interpellent, griffent, se font tendres, réconfortent. Se trouver, trouver sa place, trouver la force et la confiance pour faire face à ses regards, faire face aux autres corps, à l’impudique, au pudique, à l’inconfort, à l’audace, à son propre récit.



Eveils nous sort de notre confort quotidien, routinier, nous interpelle, nous met face à notre propre corps, nos propres questions, notre histoire, notre identité. Il nous bouscule, fait transiter en nous diverses émotions, raisonnements, culpabilités, hontes, multiplie les besoins, les envies, les nécessités, les croyances, la détermination à tenter de devenir ce soi propre à chacune d’entre nous, loin des regards et des gestes indiscrets, malsains, dépassés, inattendus.

Eveils de Juliette Mancini pourrait être un récit graphique militant, viril/féminisme guerrier. Il est autre chose. Il est un éveil, une libération, une nécessité, une recherche, une construction, une chambre à soi, en soi, une découverte qui grandit, chemine, chamboule l’ordre et offre son propre regard, redéfinie la force et la fragilité, le dur et le mou, l’intranquilité et la passion, une marque. Il est un graphisme nerveux et doux, bousculant, une écriture forte, un dessin graphisme qui se lit autour de traits et de lignes, de couleurs primaires, des mots qui se dessinent telle une femme qui chemine vers son propre corps, s’extraie d’un cocon sociétal.


C’est à la fois percutant et nécessaire, beau, vrai.

Une réflexion.

Un éveil.


« Mémoire d’une famille. Mémoire d’un sexe. Mémoire d’une classe. Mémoire d’une génération. Mémoire d’un pays. Mémoire morcelée, torturée, refoulée, faussée, incarnée, remodelée, magnifiée. Qu’est-ce qui est toi de tout ça ? Quelles émotions sont les tiennes ? Quelles sont émotions sont celles des autres ? »



Eveils

Juliette Mancini

Atrabile



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