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Joy Majdalani - Le goût des garçons

Dernière mise à jour : 8 mars 2022



« Certaines filles rêvent d’être élues pour la vie : elles n’espèrent l’intercession des hommes que pour accéder au pan de la vie réservé aux épouses et aux mères. Ce n’était pas mon cas. […] Je voulais être de celles qui causent des ébranlements incontrôlées. »

Ce livre tu aurais pu le mettre directement sur la pile des « Encore une histoire de princesses et de princes, de soupirs de petites filles riches et désœuvrées…. » Cela aurait été simple, comme un livre que tu lis pour en prendre un autre illico, une histoire de désirs d’adolescences en quête et soif de découvertes sexuelles, d’explosifs, s'excitant dans le noir pour être pris vite fait, bien fait, sans saveur ni curiosité.


Mais il ne faut pas croire les histoires, ce que la société aimerait codifier. Il faut laisser de côté les habitudes, son confort et plonger, toucher, ressentir, lire. Il faut lire le sauvage, attirer, attiser ressentir l’incendie, le brasier, la gifle. Il faut goûter les garçons. Se frotter aux filles. Apprendre pour y revenir.


«Est-ce qu’on craint l’incendie lorsqu’on meurt de froid ? La maitrise du feu ne peut se désapprendre, la première flamme, on la laissera brûler assez longtemps pour alimenter celles à venir. »

Joy Majdalani envoie valser les codes de bonnes conduites, de bonnes familles. Elle fouille les chairs, les entrailles et les corps, la bienséance des dessous chics. Elle affronte les regards sans chercher à enjoliver, à rendre tendre ou doux les œillades. Elle assène une langue, une écriture directe, la volonté, la violence, la cruauté juvénile, explose les interdits, brave les certitudes et les tabous codifiés. Pas de douceur ou de temps mort, de langueur et de soupirs. Direct. Tu prends feu. Tu goûtes sa force, sa jouissance, son désir. Tu pétris ce qui se lit dans les corps, les silences, les solitudes, les feux, les délices et les interdits, l'apprentissage, l'adolescence, dans ce qui est et doit être, ce qui brûle et désire.


Et ça claque. Une fois. Deux fois. Trois fois.

Rouge. Rouge sanguin. Rouge sang. Rouge soif.


Tu désires. Encore. Le désir. L'éveil et l'au delà des caresses. Tu veux. Le goût et la peau, la sueur et la friction. Goûter l'obsession jusqu'à la lie.


Rouge sang. Rouge vif.

Sans antidote, sans filet, tu embrases et tu mords.

Vivace et foudroyant.


« Il y a encore à éprouver, vérifier dans ma chair ce que j’ai lu, habiter les histoires racontées, explorer les confins, encourir les risques, cracher sur la prudence. Mon corps n’a peur que du repos. »


Le goût des garçons

Joy Majdalani

Grasset


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