« Tu es trempé ! Je suis désolée. Tu m'attends depuis longtemps ?... Depuis 37 ans. »
Cela aurait pu commencer sous un coin de parapluie, une sonate au clair de lune, une voute céleste auréolée d’étoiles et d’astres, un pont reliant les amours imparfaits. Cela aurait pu être une mélodie du bonheur mais tels ces chants marin, la traversée est longue, parsemée de récifs, ponctués d’iles digne de l’Iliade et d’une balade d’Ulysse et les argonautes, d’une Pénélope (pas Pénélope pour un sou) attendant le retour de son amour.
Cela aurait pu être une belle histoire, une histoire d’amour qui serait devenue l’Histoire d’Amour au fil du temps, au fil des ponts reliant les amoureux en peine. Mais la vie est sournoise, galopante, impatiente.
L’amour est une affaire de navigation où l’on marche à vue sans comprendre qu'au bout du quai, l'encre jetée est une bouée, un phare, l'ile rêvée.
La vie est belle en somme.
Et puis malgré tout et parce qu’une histoire d’amour reste une histoire d’amour. Puisque les fils, les ponts, les traversées se relient, s’offrent une escale, une dernière croisière non plus en solitaire mais joliment ensorcelante, enivrante, féérique, un chant de sirène au doux murmures d’une vue sur la mer. Parce que malgré tout, malgré lui, malgré elle, malgré leurs vies imparfaites, éloignées, distancées, les années qui passent, malgré l’amour qui joue à cache-cache, navigue de bureau en océan, l’amour reste l’Amour.
Indocile, imparfait, indomptable mais merveilleux pour ceux qui savent le préserver.
« Séparés par l'infini. Unis par l'horizon. Là où les lignes parallèles se rejoignent enfin. Un jour, peut-être, toujours. »
Qui n’a pas succombé à la plume et les histoires de Jordy Lafevre ne sait rien de son pouvoir de conteur, de nous raconter une histoire sans jamais tomber dans le pathos, les sentiments, le mièvre, le trop ou le pas assez.
Toi et moi, nous ne serons jamais « seulement » toi et moi. Jamais « tout à fait » toi et moi. Et jamais « rien du tout », toi et moi. Toujours « jamais ».
Lafevre c’est cette douceur de narration, un crayon où tout est à la fois mis en mouvement et tendresse infinie. C’est cette capacité à nous modifier l’angle de vue d’une histoire somme toute banale, une histoire d’amour avec un grand A, une histoire au long cours, digne du temps qui passe, d’une madeleine de Proust, de ces petites histoires que l’on garde au creux du cœur, aux coins des rides, au bord des lèvres et nous font lever le matin en se disant que quelque part dans ce vaste monde, quelqu’un pense à nous, nous aime.
Un hymne à l’amour comme un compte à rebours, une inversion du temps qui passe, une poésie illustrée sur une Juliette et un Roméo, un bout d’humanité et de bienveillance qui vient souffler dans ses moments où, malgré tout, l’amour ouvre les rives d’une vie possible.
Malgré tout.
Comme un chant des baleines, un coin de paradis sous un coin de parapluie, une romance, une belle histoire. Les moulins de mon cœur. Un hymne à l'amour.
«Un cœur qui n'aime pas est une lumière qui ne voyage pas»
Une lecture en commun avec ma Noukette d'amour chez qui on peut découvrir les coups de cœur bullesque de la semaine.
Qu'ils sont beaux ces deux amoureux !
Je succombe...
I need this! Ça semble tellement beau. Je devrais le recevoir quand il va arriver ici!
Ohlala... je fonds!
J'ai vraiment très envie de la découvrir!