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Photo du rédacteurSabine

Jean François Pocentek - Gens du Huit Mai


« J’aime la pluie, et j’aime marcher. Je suis venu tôt un matin, marcher ici. Vous dormiez tous encore. Je ne dirai pas que je vous ai vu. C’est mon secret. Il en faut dans un carnet intime, même le carnet des autres. Et puis, il me fallait marcher pour rencontrer ceux qui n’aiment pas être pris dans les intérieurs. »

Et puis le bloc a grandit, s’est développé, est devenu. Les gens du Huit Mai ont déménagé, sont parti. D’autres sont arrivé. Les politiques publiques ont déserté les grands espaces bétonnés délaissant le Nord au profit de la richesse et la luxuriance du Sud, de la grande vie parisienne. Regrouper le nord en son centre, oublier les gens, oublier les âmes. Les rues qui conduisent au bloc Havret sont devenues des péages, des zones secrètes. Les rêves se perdent dans les dédales de démolitions et reconstructions, de désillusions. in rêvant de retourner au pays, celui qu’il ne connait pas mais idéalise, Ginette et ses soixante et onze ans, la mémoire vivante, vivace et tenace du bloc, Dominique et les dames de la commune de Paris, l’enfance à l’école Joliot-Curie, Nordine a qui on a menti, enfin peut-être pas, mais peut-être que si. Il y a Marina, celle qui n’y habite pas mais y travaille, voit, écoute, regarde, entend, écoute les gens de la place du Huit mai.


« Vous savez, les souvenirs ça revient pas comme ça. C’est pas si facile. Depuis que je sais qu’on doit se voir, j’essaie de me rappeler, mais vous savez, les souvenirs, ça revient pas comme ça. »


Et puis le bloc a grandit, s’est développé, est devenu. Les gens du Huit Mai ont déménagé, sont partis. D’autres sont arrivés. Les politiques publiques ont déserté les grands espaces bétonnés délaissant le Nord au profit de la richesse et la luxuriance du Sud, de la grande vie et couronne parisienne. Regrouper le nord en son centre, oublier les gens, oublier les âmes. Les rues qui conduisent au bloc Havret sont devenues des péages, des zones secrètes, de "non*droit". Les rêves se sont perdus dans les dédales de démolitions et reconstructions, les désillusions.

Pourtant au détour de la place, au détour de l’immeuble, de la barre, de la cité, se dessine encore des visages qui font les gens du Huit mai, qui font des terrasses illuminées, des portes ouvertes, des zones où le jardin d’Eden côtoie celui du Bronx.


Jean François Pocentek a écrit un petit recueil de mémoires d’une vie dans les blocs Havret, des tours et immeubles que tout le monde, aujourd’hui, évite comme on évite la peste ou le choléra, la misère ou l’oubli, la violence palpable. Et pourtant ces barres, cette place du Huit Mai appartient à notre passé, notre quotidien et notre futur. La vie qui ressurgit et un présent qui anéantit les laisser pour compte, l’oubli, la désertion.


« Un quartier à déconstruire (pas démolir) et reconstruire. Parce que la vie est un perpétuel recommencement et que nous sommes souvent un peuple sans mémoire. »


Gens du Huit Mai Jean François Pocentek La Contre Allée

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