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  • Photo du rédacteurSabine

Isabelle Arsenault - La quête d'Albert

Dernière mise à jour : 14 févr. 2020


« Chut ! »

Qui ne connait pas Isabelle Arsenault ne connait pas la poésie de ses dessins, de ses illustrations, de sa palette colorée et douce, affinée, rêveuse. La lire est ce moment où la tranquillité et douceur s’installent, où le bonheur de l’enfance nous revient, emporte. C’est sans nulle doute, une des illustratrices les plus prometteuses aux cotés d’Ilya Green ou encore Emilie Vast, Mélanie Rutten, Geneviève Godbout…


La quête d’Albert fait partie de cette poésie, de ce moment où lire son dessin, l’histoire revient à se lire, à revenir sur ce moment où l’enfance nous enchante.

Albert en a assez. Assez du bruit, assez du tumulte de la vie, assez de ne pouvoir trouver un endroit où lire en paix, être en paix. Assez !


« ça suffit je vais lire ailleurs ! »

A peine claquer la porte de sa maison, le voilà propulsé sur une plage, loin de tout, loin du bruit. Juste une plage, un soleil couchant, le murmure des vagues. Comme une transition, un instant de paix, une image d’un bonheur inespéré. Une plage comme une aquarelle, un rêve ondulant sous les vagues, sans rien autour, dans la quiétude et la langueur du temps, d’une lecture qui devient apaisement.


Mais cette quiétude peut-elle durer ? Tout comme la vie, l'eau se trouble, devient tranquillité puis mouvement et houle, amis et copains s’invitant sur la plage déserte. L’impermanence des instants. L’océan telle une marée se transforme en tempête, incohérence, foule. La quête d’un endroit à soi, devient saccage, bousculade, raz de marée, raz des autres, l'impossibilité d'être seul, de lire, d'admirer. Jusqu'à quel moment Albert va endurer ce rythme frénétique et bruyant, ses amis rieurs, joyeux, la complicité et l'amitié ?


Ainsi va la vie, ainsi va le temps, le besoin de repli et de retrouvailles, le besoin d’évasion et de tranquillité qui se retrouve face au rythme de la vie. Ainsi va l’amitié, la beauté de ceux qui nous entourent, la solidarité, la bienveillance.


Isabelle Arsenault a cette grâce et délicatesse que l'on retrouve dans ces illustrations. Tout en douceur, elle marque l’attention apportée à l’instant, à la poésie du moment, à ce besoin incessant de se retrouver face à soi et son apaisement. Il y a une vraie tendresse dans les mouvements apportés, la fluidité du mouvement comme une vague douce et pénétrante, un geste ondoyant et apaisant, dans le crayonné et les pastels. Les bleus se délient dans l’eau et côtoient les oranges d’un coucher de soleil, donnant l’énergie et le renouveau. Les touches de gris se mélangent aux mouvements, à l’incessant tumulte pour retrouver la quiétude. Tout est quiétude, agrandissement, quête et tranquillité. Comme une page de poésie illustrée où la parole n'est pas une nécessité, où sans dire un mot, la grâce et la complicité s'installent et rappellent l'importance des moments partagés.


La quête d’Albert est ce petit bijou qui nous transporte nous aussi sur une plage, dans la tranquillité du journée qui se couche, la beauté d’un instant serein, apaisant, dans la voyage et l’amitié que procurent les livres. Et Albert et ses Mils deviennent de livres en livres des personnages essentiels qui retracent la vie. Avec une évidence simplicité, une poésie, une beauté gracile.


« Non, merci je lis. »


A noter que ce petit livre à la couverture bleu turquoise a obtenu le fauve des Ecoles au Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême 2020. Les bulles de la semaine sont à retrouver chez Moka (merci pour ce séjour Angoumois incroyable de bulles et d'amitiés aux côtés des Mils sauvages et joyeux )




La quête d’Albert

Isabelle Arsenault

La Pastèque




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