« On ne choisit pas sa destinée mais moi j’ai choisit de t’aimer comme si tu étais de mon sang. »
Ingrid Chabbert et Léa Mazé m’avait laissée seule et désemparée face à Elma et son papa Ours réfugiés sous la cascade pendant le terrible orage. Attendre était intolérable, je ne pouvais résister.
Ainsi après avoir échappé à la mort par deux fois et aux mauvaises pierres qui roulent sur le sentier raviné par les trombes d’eau, Papa Ours se voit contraint de délivrer une partie de la vérité à Elma qui crie sa colère de savoir le pourquoi de ce périple à travers la forêt, les montagnes. Elle veut comprendre les risques, les chemins, la pluie qui cesse soudain, la montagne qui jaillit devant ses yeux et indique une nouvelle route à suivre. Que cache ce pic aux aigles, cette majestueux vue qui redonne entrain et bonne humeur, une envie folle de gravir (à dos de Papa Ours) le sommet et continuer le périple incroyable, connaitre enfin sa vie, cet amour qui lie ce vieil Ours bourru au cœur généreux à cette petite fille endiablée et attachante ?
« Petit singe. Ta vie n’est pas une vie, c’est un destin. »
Comment ne pas aimer cette bande dessinée où le cœur bat au rythme de cet amour entre un vieil ours et une petite fille malicieuse, un poil capricieuse mais remplie d’une tendresse folle envers celui qui l’a élevée comme un père, son vieux Papa Ours bourru ? Comment ne pas succomber à cette belle histoire d’apprentissage de la vie, du passage à l’âge de la petite enfance à celle de l’enfance, l’adolescence puis l’adulte qui viendra un jour ?
Cette bande dessinée a ce quelque chose qui fait battre le cœur, remplacer les absents par la présence d’une patte d’ours dans la main d’une fillette. Tout est simple, doux, tendre et à la fois attachant, un petit plus dans un monde en danger et sournois, une petite dose de sensibilité comme il est bon de redécouvrir, de se laisser emporter. On rit. On roule dans l’herbe. On laisse les cheveux voler aux quatre vents et on est fou de joie, de bonheur malgré l’inquiétude et la menace qui semble jaillir dans les yeux du vieil ours.
« Je le hais… Je le déteste… Je le hais… Et je l’aime. »
Ingrid Chabbert a su donner cet amour, construire une histoire que nous n’avons pas envie de quitter, de continuer à gravir les montagnes somptueuses de cette couleur solaire, de jongler entre les arbres pour grappiller quelques baies sauvages. On en vient, nous aussi, à ne pas vouloir regagner le village mystérieux et délaisser nos deux amis.
Le trait de Léa Mazé est gracieux, gracile, émouvant, délicat. Les couleurs parsèment les scènes rendant à chaque page, un épisode, un hommage à l’histoire. On côtoie les bleus inquiétants de l’eau mystérieuse, le pelage roux flamboyant de papa Ours, la beauté lumineuse des sommets et des grands espaces, les teintes chaudes de l’amour qui règne entre les deux héros.
Et on en vient à penser qu’il est impossible que les contes se terminent mal, que les histoires d’amour entre un ours et une enfant existent vraiment, que dans nos cœurs d’adultes résident encore cette part d’enfance qui ne meurt jamais et que les héros restent des héros quelque soit leur destin.
Elma... juste une histoire que l'on vient à prendre avec soi et ne plus quitter. Un vrai Papa Ours comme un Doudou.
« Ton rire c’est le plus beau son que j’aie entendu de ma vie.»
J'étais déjà convaincue mais là tu m'achèves ! ;)
Je la veux!
Tu me donnes très envie de découvrir la série!
Tu parles merveilleusement bien de ce très bel album (et diptyque)!
La couverture du premier tome avec cet ours bleu, ne me tentait pas des masses... Mais vous êtes unanimes pour en dire du bien ! Alors je note.