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Photo du rédacteurSabine

Hélène Gestern - Armen

Dernière mise à jour : 7 août 2020


« J’ai bâti des murs de livres et ils ont tapissé l’espace disponibles de mes appartements successifs Ces mètres linéaires sont mes remparts, mon écorce, ma seconde peau et ma protection. C’est dans leur abri que j’ai construit la part la plus vivable de ma vie. »


Comment commencer à écrire quelques mots sur ce livre, sur Armen d’Hélène Gestern ? Comment parler de ce que sont les mots, l’écriture, de ce qu’est la poésie, la mélancolie, la vie lorsque soi-même on ne sait écrire, dire? Comment parler d’exil quand en soi, un vaste de champ de questions sans réponse surgit, les fantômes endormis s’entrechoquent dans la mémoire intime et familiale, quand un poète vient soulever la vérité et nous pousse à nous interroger, nous regarder ? Comment dire les phrases, les silences, les non-dits, de ce que l’écriture, les livres donnent, font, tentent, placent, poussent, grandissent, deviennent ?


Comment parler de ce roman qui n’en est pas un mais qui dans chaque mot posé, reflète la quête d’une histoire, d’une vie, celle de l'écriture, celle qui fait pourquoi on existe ? Une beauté folle. Entre la mélancolie, la poésie, la recherche du pourquoi, la puissance créatrice des mots. Une beauté douce, rédemptrice, puissante et à la fois fragile, gracile, d’un monde vacillant.


Hélène Gestern est une écrivaine à part entière. Sans bruit, sans fracas mais avec une dextérité, un maniement de ce qu’Ecrire veut dire, elle tisse sa vie au fil des mots, au fil de ses romans. La mélancolie, l’exil, le passé comme une photo qui ne cesse de questionner, d’interroger, les errances, silences. Une vie d’écriture, une vie remplit de mots, une quête d’identité, un poids légué, hérité et dans laquelle on cherche une place, la sienne. Des mots comme un abri, ce quelque chose qui résonne, donne sa véritable identité, son propre cheminement, sa folie et douceur. L’écriture comme remède à la mélancolie, comme jouissance de se sentir vivant.

« Ce que je n’avais pas prévu, […] c’est que […] la littérature m’apporterait un nouveau cercle de gens à aimer. »


« Armen » n’aurait pu être qu’un énième livre sur un auteur, une thèse universitaire sur un poète peu connu, le vide, les disparus. Il est autre chose. Il est ce qu’est Hélène Gestern : un souffle de vie, un miroir où l’on vient puiser son âme, ses mots, une projection, un reflet, une mise en abîme entre Armen et soi, entre celui sur qui elle écrit et celle qu’elle est, le silence en commun, l’exil et la mélancolie chevillés au corps.


« Nous sommes ce magma mobile, brûlant, nous l'emportons avec nous et avec nous il nous change. »


Certains livres nous collent à la peau, nous donnent envie de puiser dans chaque mot, phrase, de retourner le texte comme on retourne la terre, la travaille, sème, comme on pose sur l'établi le bois, son odeur, l'outil, histoire de poncer son matériau et de découvrir sous l aspect brut, la noblesse de la matière, la noblesse du mot et de l’écriture.


« Les livres qu’on écrit ont ceci de particulier qu’ils mettent aussi les bonnes (et belles personnes) personnes sur notre route. »

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Hélène Gestren nous le rappelle et son écriture nous grandit, nous soulage, apaise. Comme une évidence à notre état de mélancolie, notre besoin de consolation, ces mots qui se posent là où résonne la vie.


« J’ai rencontré un livre comme on rencontre une amie, un amour. »




Armen

Hélène Gestern

Arléa

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