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Guillaume Siaudeau - Plus d'appétit pour le néant




« Depuis quelques jours un moineau vient se poser plusieurs fois par jour sur la fenêtre de la cuisine Nous nous observons puis l’un de nous deux se barre vaquer à ses occupations et pour le moment nul ne peut dire lequel a le plus besoin de l’autre »

Guillaume Siaudeau est ce doux poète un peu névrosé, un brin désabusé, menant sur le fil des jours fragiles, des jours de néant, des pas dansants diablement beaux, doux, rêveurs, ouvrants sur de larges possibles de vie. Il est ce paradoxe qui nous submerge à lui tout seul. Un appétit pour la vie, pour le néant, pour ces riens qui toujours nous relèvent, nous interrogent, bousculent et nous rappellent que nous sommes vivants. Un poète à la plume que l’on pourrait penser désabusée mais qui, sous le masque de la mélancolie, nous capture et nous redresse.


« Il n’y pas un bruit Le vacarme appartient à une respiration de chat Tout semble supportable même la lumière qui pourtant en ait baver aux yeux fraîchement ouverts Il faut être patient profiter du flottement Parfois certaines questions profitent d’une fin de songe pour se transformer en réponses »


Le néant comme un possible, une lueur d’espoir, comme un appétissant voyage de ce que la vie nous offre. Le désir du quotidien, du banal, du férocement habituel et qui pourtant nous invite à se confronter aux vers, au vide, à l’inaction, à la présence du rien qui grandit, donne, offre, pose.


Plus d’appétit pour le néant est à lire comme un cadeau, comme une béquée picorée, une offrande à prendre son temps, le rendre, à entendre le silence, les murmures, à crier de joie et manger, croquer la vie telle qu’elle est. Maladroite et fragile. Lumineuse et possible.

« Au plus profond de l’ennui là où le temps n’arrondit plus les angles les soupirs servent d’armures »


Plus d’appétit pour le néant

Guillaume Siaudeau

Cordes Tissées 18

Inclinaison

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