Georges Peignard - Fugitives

" Il lui a été si difficile de sortir des liens d'habitude qui rassurent et resserrent les lieux et les êtres sur eux mêmes. On ne lui a jamais laissé la possibilité de la distance sans qu'il ne la confonde avec la culpabilité. "

Une case, puis une autre. Noires. Toutes. Des mots incrustés dans ses cases. Une histoire. Un fugitif. Une histoire de silence, de moments qui passent sans que ne passe le temps. Les longs moments où s'arrêtent le temps, sa course, tels ces objets qui nous arrivent d'un autre espace, un univers, une horloge démontée, des objets du toujours évoluant dans une durée éternelle arrêtée. Une histoire.

Fugitive.

Un graphique, dépouillé et en même temps d'une finesse inouïe. Haché, fissuré, crayonné, un univers fantasmagorique, peuplés d'errants et de souvenirs insaisissables, noirs, silencieux, indicibles, invisibles, fragmentés. Où s'arrêtera la course, où s'arrête le temps ?

" J'ai toujours eu peur de m'attacher aux objets qui ne paraissaient pas avoir en eux-mêmes une durée "pour toujours". Sans parole, une course contre on ne sait qui, on ne sait quoi. Courir, fuir, s'échapper, échapper. Un destin ou une menace ? "

Noir. Sombre

Extrême poursuite, extrême fuite et précipice. Course d'un temps qui semble arrêté.

Des liens, des objets, un homme, des chiens et une fuite. Une course poursuite comme un fugitif, un cauchemar rêve hors du temps, d'un temps, faille spatio-temporelle. Une traversée entre un réel et un irréel. Les sens et émotions en alerte. Et le temps qui s'arrête.

Toute ressemblance avec un monde réel ne serait que fortuite.

" Nos souvenirs ont parfois le poids d'une pierre alors qu'on les voudrait retenus d'un ruban de soie. "

Fugitive

Georges Peignard

Le Tripode