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  • Photo du rédacteurSabine

Frédéric Bihel - Tant que nous sommes vivants



« Tu crois qu’il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ? »

La terre est sombre, le monde ne peut rien contre la folie des hommes, leur pouvoirs démoniaques, la lente agonie des êtres humains. Seule une forêt, territoire inconnu, semble être le lieu où se réfugier, où les grands arbres et autres grottes labyrinthiques deviennent le noyau et centre d’une vie possible. D’une vie. Celle de Tsell, enfant de Bo, colosse ténébreux généreux aux mains d’acier et au coeur d’argile et Hama, jeune femme solaire résolue à offrir un monde et sa liberté. Tsell et son enfance auprès du petit peuple des bois et des cavernes. Tsell comme une prémonition à une vie, une prophétie légendaire fantastique qui sauvera le monde des ombres et des guerres souterraines, des promesses d’un couple devant l’agonie du bonheur des jours heureux, d’un monde d’une paix possible.


Mais quand l'ombre a pris la place de la lumière, l'amour suffit-il à nous garder vivants ?

Il faut découvrir ce petit bijou de conte sombre, surréaliste et fantastique, d’une lente érosion d’un monde qui souffre, de la vie possible et inimaginable, la force et la croyance en la liberté et la vie, sa résistance à ce qui est en soi, brule, vie, crie, aime. Il faut pénétrer doucement, descendre au fond des cavités, des gouffres et ravins, se bruler au noyau terrestre, côtoyer les petits peuples inconnus, apprendre d’eux, apprendre de leur survie, de leurs sagesses, de leur philosophie et croyances face à nos siècles de grandeurs et de pouvoirs de temps héroïques et universels où des hommes et des usines mystérieuses dirigeaient les vies, l’obscure survie dévastant un monde.


« Tu as peut-être senti que la mort et la vie n'allaient pas l'une sans l'autre et que rien ni personne [...] ne saurait les séparer. »


Tant que nous sommes vivants est issus du roman jeunesse d’Anne-Laure Bondoux. Il est question d’un monde en perdition, des forces sombres et des ombres fugitives éprises de libertés et d’amour, de la guerre et ses improbables chaos, des résistances et croyances, foi, entraides et de l’amour toujours, celui déçu et celui qui devient pour continuer une vie, la vie, le cycle.


Frédéric Bihel nous entraine dans un univers sombre et pourtant extrêmement doux dans son tracé classique, fin, émacié, enchanteur. Il faut accepter de laisser l’esprit se perdre, prendre le pas sur la narration et percer le ou les mystères. Seul le graphisme demeure et devient centre de l’histoire, d’une histoire fantastique, digne d’un roman de René Barjavel ou de Vincent Villeminot. Le monde du bas devient le centre, un vaste réseau de vie et de transmissions de libertés et des apprentissages.


Tant que nous sommes vivants est un roman graphique à lui tout seul, une immersion dans l’apprentissage d’un demain, d’une lumière et liberté possible, d’une quête mystérieuse et de l’amour comme survie à la foi et la lumière, aux pertes et aux promesses.



« Il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue. »


Tant que nous sommes vivants

Frédéric Bihel

(d’après le roman d’Anne-Laure Bondoux)

Futuropolis




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