« Je nourris mes fantômes De mes insomnies »
De ces mots que tu lis,
- Nuit -
Soir profond -
Silence et obscurité -
tu aimerais en faire ton chapitre
te replier comme tu attends, connais l’insomnie.
Gardienne des rêves, évaporeuse des envies, l’indélicatesse, l’impermanence du noir, des noirs.
Matière à ce qui échappe
rendant luisant le champ de pierrailles, le bivouac sur la terre humide, boueuse, terreuse, taiseuse.
S’enfoncer au plus profond pour venir gratter l’écorce,
l’accroche.
Ne plus accueillir ce qui inspire, souffle, réchauffe.
Ne plus voir
- ciel, étoiles, course des astres, temps -
se fiait à la cendre,
se brûler à la source,
aux trous noirs et au nom de l’enfance, aux fantômes, à l'absence
à la souffrance de la faucheuse, au relent des impossibles.
S’enfoncer entre deux plis de nuits, draps rêches, revêches, lourds.
Chuchotement fantomatique, ombre et fatigue.
La nuit
noire.
Si par le ciel,
la bouche pleine de peurs et peines qui s’expriment.
Le venin du corps plié, froid et manque.
La déception d’être soi, d’être un soi
éloigné.
Coup de poing
Miroir brisé.
Ouvrir la béance du vide, les maladresses, les manques, les sucs absents, les blessures écrites entre les lignes.
Gratter les souffrances, les manques et enfouir la tête.
Pleurer. Déposer.
Armes, corps, âme.
Si par le ciel
tu lis ce petit objet
ces quelques lignes
les mots ciselés, purs, fragments diamants noirs délicats
de Frédérique.
Si par le ciel, tu franchis
le miroir,
plonge ton regard dans le noir photographique
profond, profond, profond.
Alors tu te caresseras ta tendresse, articuleras ton désir
aux mots qui s’écrivent
aux regards qui t’entourent,
à ce que tu devines, à ce qui continue d’avancer.
Si par le ciel, tu lis
tu frôles d’une aile d’oiseaux de nuit,
mots, textures, esquisses,
tu entendras la beauté du noir profond
la lumière du silence
les fragments de l’opacité étoilée, ce que tu rends à la terre, l’accroc de ta peau, manteau de ton corps.
Tu tendras ta main, rendras grâce au carnet, au cahier, à ses mots que tu laisses échapper.
Si par le ciel, tu lis
poésie, mots de Frédérique.
Si par le ciel, tu déchiffres
le regard photographique de Véronique.
Si par le ciel…
Laisse le noir de l’insomnie, défais-toi du phare et du naufrage, des épaves et des ancrages.
Dépose la couverture bleue de tes envies, sel de tes nuits.
Si par le ciel
Délicatesse à celui…
« Un jour je ferai rendre à la terre Tout ce qu’elle m’a pris »
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