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Photo du rédacteurSabine

F. Germanaud, V. Lanycia -Si par le ciel

Dernière mise à jour : 11 déc. 2021



« Je nourris mes fantômes De mes insomnies »

De ces mots que tu lis,

- Nuit -

Soir profond -

Silence et obscurité -

tu aimerais en faire ton chapitre

te replier comme tu attends, connais l’insomnie.

Gardienne des rêves, évaporeuse des envies, l’indélicatesse, l’impermanence du noir, des noirs.

Matière à ce qui échappe

rendant luisant le champ de pierrailles, le bivouac sur la terre humide, boueuse, terreuse, taiseuse.


S’enfoncer au plus profond pour venir gratter l’écorce,

l’accroche.

Ne plus accueillir ce qui inspire, souffle, réchauffe.

Ne plus voir

- ciel, étoiles, course des astres, temps -

se fiait à la cendre,

se brûler à la source,

aux trous noirs et au nom de l’enfance, aux fantômes, à l'absence

à la souffrance de la faucheuse, au relent des impossibles.


S’enfoncer entre deux plis de nuits, draps rêches, revêches, lourds.

Chuchotement fantomatique, ombre et fatigue.


La nuit

noire.

Si par le ciel,

la bouche pleine de peurs et peines qui s’expriment.

Le venin du corps plié, froid et manque.

La déception d’être soi, d’être un soi

éloigné.

Coup de poing

Miroir brisé.

Ouvrir la béance du vide, les maladresses, les manques, les sucs absents, les blessures écrites entre les lignes.

Gratter les souffrances, les manques et enfouir la tête.

Pleurer. Déposer.

Armes, corps, âme.



Si par le ciel

tu lis ce petit objet

ces quelques lignes

les mots ciselés, purs, fragments diamants noirs délicats

de Frédérique.

Si par le ciel, tu franchis

le miroir,

plonge ton regard dans le noir photographique

profond, profond, profond.

Alors tu te caresseras ta tendresse, articuleras ton désir

aux mots qui s’écrivent

aux regards qui t’entourent,

à ce que tu devines, à ce qui continue d’avancer.


Si par le ciel, tu lis

tu frôles d’une aile d’oiseaux de nuit,

mots, textures, esquisses,

tu entendras la beauté du noir profond

la lumière du silence

les fragments de l’opacité étoilée, ce que tu rends à la terre, l’accroc de ta peau, manteau de ton corps.

Tu tendras ta main, rendras grâce au carnet, au cahier, à ses mots que tu laisses échapper.


Si par le ciel, tu lis

poésie, mots de Frédérique.

Si par le ciel, tu déchiffres

le regard photographique de Véronique.

Si par le ciel…

Laisse le noir de l’insomnie, défais-toi du phare et du naufrage, des épaves et des ancrages.

Dépose la couverture bleue de tes envies, sel de tes nuits.


Si par le ciel

Délicatesse à celui…


« Un jour je ferai rendre à la terre Tout ce qu’elle m’a pris »


Si par le ciel

Frédérique Germanaud

Véronique Lanycia

Les Blancs Volants




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