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  • Photo du rédacteurSabine

Emily Tissot - Mue Salamandre



« Alors que tout bouge tout le temps faire semblant d’être sûre est-ce un mensonge nécessaire »

Peut-être faudrait-il savoir ôter ses costumes, faire fi de ses carapaces et accepter ce qui bouge, ce qui rend invisible, contraste le soi, l’autre. Peut-être devrions-nous emprunter d’autres couleurs, se mélanger à la tourbe ou aux feuilles, arrêter de lutter contre les habitudes, contre les vents. Peut-être faudrait-il se faufiler, trouver un bout de soi quelque part et abandonner une peau, se transformer. Renoncer aux liens, renoncer aux hivers, aux quotidiens que tout le monde suit. Muer. Devenir soi. Dans ce qui reste et devient, traverser ses déserts et terrains hostiles, le fond, la vase, les endroits cachés, les lieux humides, les pierres, les ponts, les odeurs de bois, les corps abimés. Muer comme mue l’adolescent imberbe, comme mue la jeune fille vierge. S’apaiser, caresser, peau, sexe, courbes, visages, temps, mensonges et vérités. Inspirer, expirer. Ouvrir les poumons. S’ouvrir. Enfiler de nouveaux costumes rutilants, brillants qui nous rendent visibles, fragiles, sans coutures, nus. Frotter tête, bouche, resserrer la nouvelle peau. Croitre et muer. Encore. Eternellement. Cultiver les liens, concilier.


« il faut du temps pour la mue »

Mue Salamandre ou les fragments de mots, d‘une écriture, d’un terreau qui se profile, devient, mue dans la page, se transforme, prend toute la place pour redevenir infime, transparent. Emily Tissot joue avec la poésie, sa création poétique, les mélanges. Elle abord les rivages, télescope les silences, les langues et le bruit, le visible et l’indivisible, la carapace et la mue. Elle entrevoit les chemins, les voyages possibles, les modifications, d’habitats, nous emmène dans la séparation de la coque, la réparation de l’embryon avec son courage, ses peurs, sa fatigue, ses colères, sa rage, son amour, sa force, sa liberté, sa douceur, ses murmures, sa puissance, sa sincérité, son autonomie, sa légèreté, son soi. Et retrouver son chemin dans son labyrinthe, dans son propre terreau. Ecrire ses mots, composer sa musique, trouver la formule à ses équations invisibles.


A nos mues.


« La culpabilité le remords n’aident plus personne à un moment donné J’avance avec le courage que j’ai et que je n’ai pas »



Mue Salamandre

Emily Tissot

L’atelier du Hanneton

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