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Photo du rédacteurSabine

Delphine Bertholon - Des ombres


Une photo à l’intérieur d’un téléphone portable, tombé - assez piteusement, je l’avoue - dans les toilettes immenses d’un salon du livre. (Oui, c’est très compliqué, les toilettes, dans les salons du livre)


Un cliché pris, hors saison, depuis la terrasse du Sub, sur le port de Saint-Tropez ; un bar d’hôtel, caché et en hauteur, doté d’un minuscule balcon où trois tables se battent en duel - et pour lesquelles chacun se bat car le soleil, phénoménal, s’y couche sur votre visage, petit carré jaune dans le verre des lunettes.

Sur cette image, que j’aimais beaucoup, on voyait les ombres portées, rondes et amusantes, des antennes d’un yacht contre le mur rose bonbon de l’immeuble adjacent. On aurait dit deux profils d’enfants, face à face, deux enfants jumeaux échangeant des secrets. Une seconde, j’avais imaginé ce qu’ils se racontaient, contrepoint des nymphettes en robes trop courtes, déjà vacillantes et allant nu-pieds, au son d’une techno de supermarché, sur le parquet rutilant de cette embarcation à douze millions de dollars. Les beautés juvéniles, crinières éblouissantes, stilettos échouées sur les banquettes en Skaï. Les petites filles qu’elles furent, enfuies depuis longtemps, comme projetées contre le mur par le soleil couchant. Et la silhouette des hommes - derrière.


J’avais pensé, je crois, au mythe de la caverne.


Je voudrais vous montrer cette photo, mais elle n’existe plus que dans ma mémoire, avec ses distorsions, ses interprétations. J’ai essayé, il y a peu, de reprendre la même. Je n’ai pas réussi, une telle configuration ne s’est pas reproduite.


Pour toujours, le théâtre d’ombres restera un patchwork criard, flou et lumineux, à l’image de l’enfance et de ces jeunes filles blondes fanées beaucoup trop tôt.

(Pour le respect de celles et ceux qui ont accepté de publier sur ce blog, les textes et les photographies sont protégés par le droit d'auteur. Merci de ne pas les reproduire sans autorisation)y a en elle une écriture qui nous bouscule, nous immerge. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est laissé en suspens. Son talent réside dans son écriture proche des fictions télévisuelles. Il y a une réelle atmosphère, une ambiance qui à chaque fois, nous interpelle et nous plonge dans les labyrinthes des questionnements, la sensibilité humaine. Chez elle, rien de noir ou de blanc, ces personnages sont universels et à la fois uniques. On se brûle, on se frotte, on s'égratigne et par son écriture, l'insatiable beauté de la vie nous secoue le coeur.


(Pour le respect de celles et ceux qui ont accepté de publier sur ce blog, les textes et les photographies sont protégés par le droit d'auteur. Merci de ne pas les reproduire sans autorisation)



Des ombres Delphine Bertholon

Un été jaune carré

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