« Nous nous sommes tant aimés… Pourquoi, comment ? Qui sait au juste comment se conjugue le verbe s’aimer ? »
Il y a tant de choses à dire autour de ce verbe. Tant de mots qui ne peuvent s’écrire, se tendre, s’entendre, tant de gestes que l’on ose, de sens, de désirs qui s’installent, nous chamboulent. Aimer.
Il y a les premières fois, la première fois où le regard se pose mais où le cœur ne ressent rien d’autre qu’une forme d’émotion indistincte. Un court instant, un espace temps où les mots, les gestes s’échangent, s’ébauchent, se tutoient, se croisent. Aimer, s'aimer, aimer l’autre. L'évidence : on se voile, se dévoile, se camouffle, se déshabille, se met à nu. Le silence s’exprime à travers les peaux qui se touchent, s’effleure, se respire. Le parfum, le regard, l’amorce du désir, du plaisir. On résiste à la pulsion, l’impulsion. Solitude et désir. La tendresse, la douceur d’un amour, une caresse d’un vent qui porte, nous emporterait sur son passage.
« J’ai commencé par revoir tes yeux, ton regard, Jusqu’à ce qu’il m’obsède. On n’en savait rien, mais on était déjà porté par un courant plus fort que nous. »
Et si s’aimer, c’était tenter l’aventure, se jeter à l’eau, sur sa peau, rapprocher ce fil qui se tend, s’enrouler autour, n’être qu’un, ne faire plus qu’un. Si s’aimer était construire ensemble et non pas séparément, accepter l’autre pour ce qu’il/elle est, sans se cacher derrière des raisonnements, des excuses. Un fil rouge, rouge vie, rouge passion qui se défile de page en page, de moment en moment. Le fil d’une vie qui passe, ensemble. Je t’aime, tu m’aimes. On s’aime.
Dans une langue poétique, intime et universel, Cécile Roumiguière nous offre ces mots, ceux de l’amour. Simple, sans fioriture, tendre, doux, le cœur battant on tourne les pages comme on effeuille les âges, les marguerites. Précieusement, Cécile Roumiguière nous dévide le fil et nous offre à pas feutrés ce qu’est « s’aimer ». L’embrasement et la vie, la passion et les liens qui nous unissent à l’autre.
Accompagnée par 39 illustrateurs exploitant ce verbe, S'aimer entreprend de dévider ce fil rouge, de lui donner la couleur des doutes, de la vie, du désir, de l'attente, d’exploiter la laine, la soie, le point, la rencontre, le mélange, l’union. Chaque illustration renvoie au texte qui répond par les mots au dessin. Une osmose entre les deux, un jeu qui se rencontre et devient qu’un.
S'aimer nous montre l’absurdité de ne pas s’aimer, de ne pas comprendre que c’est dans ce mot que seuls les hommes et les femmes se rencontreront, se reconnaitront, deviendront verbe à leur tour, s’aimeront, sèmeront, se conjugueront. Une ode à l’amour, un poème de quatre sous qui se dévoile. Un petit livre qui se croque comme un amour, un diapason à nos histoires, notre histoire, celle d’amour, celle qui durera toujours ou pas mais avec lui, avec elle.
Ensemble.
« On s’est aimé. On a porté ensemble nos rêves d’un monde plus juste. Pas sûr qu’on ait changé le cours des choses, mais on a essayé. »
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