top of page
  • Photo du rédacteurSabine

Cécile Balavoine - une fille de passage

Dernière mise à jour : 10 mars 2020




Ma chère Cécile,



Je viens de finir ton délicat et si beau second roman, Une fille de passage. Je t’ai connue grâce à Maestro, ton premier roman. Un vrai coup de cœur délicat, pudique, poétique. Ton écriture, tes mots m’avaient conquise. Maestro m’avait séduite. Dés lors, nous avions échangé sur l’écriture, les doutes, les peurs et hésitations, l’envie, la grâce, la légèreté d’écrire. Nos échanges étaient comme un appel à poursuivre, un souvenir à celui qui t’avait dit, lu, deviné « Vous devriez écrire », aux mots.


Ma chère Cécile.


Alors oui, j’ai eu le trac pour ce second roman. J’ai eu le trac comme on peut l’avoir lors du deuxième rendez-vous. Je connaissais la teneur et le cheminement qu’il t’avait demandé. J’attendais de te retrouver. Je te l’ai dit, je n’ai pas eu de secret, ni de mensonge. C’était notre deal depuis le début. Mais comment t'avouer que tes premiers mots m’éloignaient de toi. Tu me perdais. Moi la simple lectrice.


Et pourtant, ton histoire était déjà là. Belle et délicate. Puissante et poétique. Tes mots. Ton écriture.


New York et son dédale de rues géométriques, ses quartiers et son atmosphère. Le maître, celui pour qui tu t'égarais, restais. Double labyrinthe. Serge Doubrovsky. Un appartement digne de Barbe Bleue Minotaure, un huis clos étouffant, inconfortable, dans lequel tu te posais, évoluant au gré de ta jeunesse désinvolte et la tension que Serge, la stature académique et universitaire, son âge, imposait, donnant la musique à votre histoire. Je me perdais ne sachant où tu m’emmenais, avec cette envie de découvrir qui se cachait derrière ce masque de duplicité, qui était Serge Doubrovsky, cet homme séducteur, écrivain, critique littéraire, professeur de littérature, maître de conférence, cet inconnu si secret aussi.


Et à la grâce de ton écriture, de ta délicatesse, de la trame et la teneur de tes mots, tu m’as amenée à tourner les pages, jusqu’au dernier souffle de vie de celui qui est au cœur de ton roman, de ton auto-fiction. Envoutée.


Comment te dire Cécile, que ton roman, est un roman qui est avant d’être celui d’un amour et d’une profonde amitié, un roman sur l’écriture. Tu y déploies non seulement ta délicate mélodie, ta poésie, ta pudeur et cette façon si particulière dont tu composes ton histoire mais surtout tu écris sur l’écriture. L’écriture et la vie. Les mots et leurs attirances, la passion née et grandissante.


« Une fille de passage » n’est pas qu’une simple auto-fiction. Il est un refuge, l’hommage que tu rends à Serge Doubrovsky, ton maître et toi l’élève. Il est un acte de naissance, une autorisation, un legs entre lui et toi. Un héritage bâtit sur la confrontation intellectuelle, sensuelle, l’attirance, la complicité amoureuse et amicale, la recherche, l’appui de l’un pour/sur l’autre. Ton écriture est née là, sous ses yeux et il t’en a fait le plus des cadeaux : sa croyance et sa foi en toi, en tes mots et celle qui allait devenir. Écrire comme une existence incertaine et qui devient, prend de l’ampleur, s’appuie et respire. Comme une conscience de ce quelque chose qui germe et devient.


Il n’est jamais facile de trouver les mots, de composer ce qui pourrait faire un roman ou un récit. Les trouver dans une auto-fiction n’est pas non plus le plus aisée. C’est de cela que parle Une fille de passage. De ce besoin profond des mots, d’écrire, de s’autoriser à devenir, être. Continue.


Continuez d’écrire, ma chère Cécile.



Une fille de passage

Cécile Balavoine

Mercure de France

72 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page