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  • Photo du rédacteurSabine

Cécile Balavoine - Au revers de la nuit



« J’étais grisées par cette marche improbable, mais je ne sais pas si je savais, alors, la valeur de ces nuits de la jeunesse, des déambulations au bras d’un inconnu, si rares et si précieuses.»

Il n’y a rien de plus tendre que les souvenirs. Effleurer, à l’encre indélébile, les ivresses du temps, les pensées précieuses, les instants partagés, les voyages, les morceaux d’étoffes au goût légèrement suranné, les marches à traves les rues d’une ville inconnues, les confidences faites au détour d’une allée, d’un bar ou d’une nuit. Se souvenir de ceux croisés dans la pleine jouissance des envies, d’un souhait ou d’une rencontre. Des silhouettes, une vision, un regard d’une intensité sombre et poignante, mystérieuse. Un regard pour dire un monde, l’amour, la jeunesse, l’amitié, une ville, des rues, des nuits tatouées à même la peau, le cœur, une onde sensuelle aux désirs, aux plaisirs, aux rêves d’absolus d’amour, ces moments d’une jeunesse encore possible avant la construction d’un avenir incertain.


De ces moments, on aimerait tout garder, conserver l'empreinte, les saveurs, les notes et portés, ne pas oublier la musique délicate, la juste précision du moment, de ceux qui ont compté, qui comptent encore et compteront tout le temps. Ces instants où l'urgence, la jeunesse, la beauté de vivre tiennent dans le creux du revers de la nuit...


« This city is full of opportunities ! La phrase s’écrase sur me tympans, se transplante dans mon cœur. Les ai-je assez saisies, assez goutées, ces opportunités. […] j’ai envie de leur dire qu’il faut se donner à la ville comme on se donne à vingt ans, à un homme. »

Cécile Balavoine c’est « Maestro », « Une fille de passage », une autrice au charme et à l’écriture musicale, intemporelle, délicate, sentimentale, sensuelle. Un pas de danse où les corps s’éveillent, se rencontrent, s’approchent, se découvrent, s’effleurent et se touchent. Son écriture s'écrit dans la beauté du temps qui passe, des souvenirs douloureux, des peines et des chagrins, des amours et de l’amour. Elle caresse, entre en contact avec nos peaux, notre lecture et nos propres souvenirs, nos sentiments, nos nostalgies mélancoliques, nos désirs inassouvis, nos rêves éveillés. Il y a cette saveur douce, un peu surannée, un mystère, une sensation délicate et sensuelle.


« Au revers de la nuit » appartient à cette nostalgie. Comme un alcool au goût d’une ivresse amoureuse, d’une rencontre avec un homme, une ville, sa jeunesse. Cécile Balavoine nous enveloppe, caresse de ces phrases fluides, enivrantes, nos nuits féériques, rassemblant nos souvenirs dans son album, nous offrant New York comme une longue errance amoureuse à une ville, à des hommes. Des instants fugitifs comme des pas d’une danse sensuelle, intense, une atmosphère d’un autre temps, une langueur, un désir flottant, une légère amertume acidulée avant la douceur et la tendresse. Comme une ivresse à jamais oubliée, une écriture caressant nos peaux ensorcelées aux soupirs, les lèvres assoiffées de jeunesse et de vie, de ceux qu’on a aimé. A une ville où tout est possible, où tout est encore à écrire.


« La meilleure chose que l’on puisse faire, c’est de parler de ceux qu’on a aimé et de les garder ici, dit-il, posant une main sur son cœur. »


Au revers de la nuit

Cécile Balavoine

Mercure de France

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