Dans la nuit noire et absolue où seul un réverbère éclaire de sa pale lueur les quelques pavés d’une rue déserte, un homme fuit. Il court sur les pavés, dans les ruelles étroites, dans ces quartiers malfamés d’un Londres digne de Jack L’Eventreur. Le souffle court, chaussé de simples pantoufles ou chaussons, emmitouflé dans une robe ou un manteau aux contours flous, il semble avoir rencontré le diable, Satan ou n’importe quel démon sortant des ténèbres.
Qui est-il ?
Que fuit-il ?
Pourquoi cette fuite à l’approche d’un agent de la station de police de Bishopsgate street ?
Et pourquoi cet accoutrement original, ces vêtements, ce visage fou ?
Comblant son ennui de la vie du fond de sa légendaire mansarde, noyant sa mélancolie-tristesse profonde dans la poudre blanche aux vertus planantes, Sherlock Holmes se voit hériter de cette nouvelle affaire les bras chargés par une stimulante et ravigotante intraveineuse. Amnésique, perdu, paranoïaque, l’individu retrouvé est confié à Watson. Mais il en faut plus au célèbre détective pour croire que cette affaire, est une simple nuit de débauche et que le docteur Herbert Fowle, ainsi se nomme cet individu, est une simple victime. Mais est-il aussi coupable que le laisse apparaitre les premiers indices récoltés par la loupe et le flair mystérieux de l’homme à la célèbre pipe ?
Ainsi dans l’esprit de Sherlock Holmes se fomente le début d’une enquête, de recherches multiples, de raisonnements-tiroirs qui s’ouvrent et laissent place à son génial cerveau méthodique, brillant.
On le savait super organisé, hors classe, à l’intelligence rare et surdéveloppée, le regard à l’affut, l’oreille attentive au moindre souffle expié. Sir Holmes. Sherlock de son prénom. Cocaïnomane et fumeur de pipes invétéré. L’homme aux mille enquêtes, visages, à la mémoire remplie de crimes que personne n’aurait pu élucider. Sherlock HOLMES, l’homme le plus réputé de tout le Commonwealth.
Et vous pensiez tout connaitre du célèbre détective privé, avoir compris son mécanisme et son brillant esprit, convaincue que son flair était incroyable et ses méandres toxicomanes infimes par rapport à son génie. Vous ne saviez rien ! Rien de cette incroyable mémoire, cette intelligence hors norme, cet humour so british à la pince sans rire, à ce génial cerveau où tout est organisé, archivé, millimétré.
Mais au delà de l’histoire et l’enquête, au delà du personnage, la formidable prestation que nous donne à lire Cyril Lieron et Benoit Dahan est le livre par lui-même, sa conception graphique, ces trompes l’œil où l’enquête s’inscrit.
Superbement maitrisé, on suit le fil rouge labyrinthe de l’histoire. S’armant de courage et d’inventivité, parcourant Londres comme on suit un plan, avec méthode et maitrise. On embarque dans les quartiers, les lieux les plus malfamés, les recoins les plus obscurs avec une gourmandise non feinte. Le cerveau de Sherlock devient un vrai trésor, un grenier, une bibliothèque où chaque pièce trouvée s’empile dans son esprit retors et à la fois génialement organisé. L’enquête à la Conan Boyle se met en place en 3D. Chaque élément est analysé. Mais c’est ce graphisme, cet alchimie des couleurs et du trait, de la conception même des planches qui fascinent, intriguent, donnent cette irrémédiable envie de tourner les pages, tirer sur ce fil rouge qui parcourt l’historie, d’expliquer l’affaire de ce ticket scandaleux. Bluffant.
Alors comme disait Holmes « Elémentaire mon cher Watson. »
A lire chez Noukette, l’inspiratrice de ce roman graphique absolument géant.
ça a l'air assez extraordinaire!
Déjà noté !! Il à l'air magnifique !
j'aime beaucoup ce que tu en dis !!
il me fait très envie celui là!
T'as vu ce bijou ? Il ne pouvait que te plaire copine de bulles <3