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Photo du rédacteurSabine

Charlie Mackesy - L'enfant, la taupe, le renard et le cheval




« Que faire quand notre cœur souffre ?", demanda l'enfant. L’envelopper d'amitié, de larmes et de temps jusqu'à ce qu'il soit à nouveau plein d'espoir et heureux. »


Il y a l’enfant, assis seul au milieu de cette page blanche. Un enfant seul, se sentant seul, coupé de tout, coupé du monde et de lui. Un enfant assis là, sans rien autour de lui. San rien d’autre que la nature, l’espace, la beauté. Le dessin fusain et sa solitude, sa rondeur, son absence au monde, aux autres, ses questions. Et pourtant il et là. Seul mais là. Sa gentillesse comme seul bagage, sa sensibilité comme seule arme.


« Qu’est-ce que tu veux être, toi, quand tu seras grand ? Gentil, dit l’enfant. »

Il y a la taupe, éternelle bavarde, éternelle curieuse au monde qui s’ouvre devant elle, elle, myope et ronde comme une bille. Elle si petite mais qui fait de grandes choses. Elle qui n’a pas peur d’essayer même si le monde est effrayant. Elle qui voit bien plus loin que ceux qui regardent tout près. Il y a la taupe éternelle voyageuse maladroite, gourmande, tentant d’avancer du haut de ces petites pattes et qui n’a qu’un mot à la bouche aimer.


« Qu’est-ce qu’il y a là-bas? Le vaste monde, dit la taupe. Il ne faut pas en avoir peur. »

Il y a le renard, éternel fragile, silencieux, éternel méfiant, la méfiance de ceux qui ont été battus, blessés, ceux qui ont été attaqués, piégés. Le renard qui accorde sa confiance qu’aux généreux, aux cœurs purs, qu’à ceux qui voient en lui autre chose que ce regard méfiant, qui comprennent son cœur doux, qui bat, son cœur qui ne demande qu’à être aimer, qu’à aimer.


« Il y a tant de belles choses à protéger. »

Il y a le cheval. Grand et sage. L’être philosophe, l’être spirituel et qui a dans son cœur, un enfant galopant, un enfant hennissant dans les champs et les collines. Le cheval et sa monture, son dos pour découvrir le monde, se domestiquer, aider, apporter le réconfort, faire de ses faiblesses, des conquêtes. La gentillesse, la bonté, la douceur et la générosité en guise de vérité.


« Quelle est la chose la plus courageuse que tu aies jamais dite? » demanda l’enfant. J’ai besoin d’aide, dit le cheval »

Je pourrais vous parler d’un enfant qui grandit, chemine dans ce vaste monde où rien est acquis. Je pourrais vous parler du temps qu’il faut pour être soi, ce soi difficile à atteindre tant les peurs sont des obstacles, tant la confiance en soi, en les autres, la sagesse sont des pas à franchir, des galops à gagner. Je pourrais vous parler d’une taupe et de son courage, sa bravoure à essayer même à petit pas, de regarder le monde avec gourmandise, naïveté. Je pourrais aussi vous décrire un renard blessé, mordu, la méfiance comme cuirasse, la fidélité et l’amitié comme silence, bonté. Je pourrais vous parler du cheval, éternel enfant, éternel sage, éternel courage car éternel ouvert sur le monde, sur les autres.


En fait je pourrais vous parler de tous ces êtres qui sont en chacun de nous, qui s’agitent, agitent le bout de leur intranquilité, de leur sagesse, de leur fragilité et leur force. Je pourrais vous décrire le dessin, tout en fusain, en rondeur en ce noir et blanc où se pose la couleur au fur et à mesure de la saison qui avance, de la vie qui chemine, des amitiés qui se lient, des solitudes qui se rangent. Un trait de fusain et cette rondeur, ces traits, cette douceur.


Je pourrais mais :


« Parfois", dit le cheval. Parfois quoi ?" demanda l'enfant. Parfois, le simple fait de se lever et d'avancer est courageux et magnifique. »


« En vérité tout le monde improvise. »



Et lire la chronique de celle qui m'a offert cet album mon bar à bulles préféré.




L’enfant, la taupe, le renard et le cheval

Charli Mackesy

Les arènes


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