« Il y a des choses à partir du moment où on les connaît, on les rencontre partout. C'est comme quand on vient d'apprendre la signification d'un mot de vocabulaire, alors on se met à le voir partout et on se demande comment on a pu passer tant de temps sans l'avoir entendu. »
Comment écrire sur ces petits moments de bonheur que l’on découvre au hasard d’un livre, d’un récit, d’une illustration ou d’une bande dessinée. Une bulle de joie, de ce quelque chose qui se nomme un bien-être, une ressource, un élan.
Rosalie Blum c’est cela : un bien-fou, une Amélie Poulain dessinée par Camille Jourdy, un personnage qui donne envie d’enfiler sa salopette de simplicité, sa jupe de reconnaissance, sa robe de bonté. La vie. Tout simplement. Nulle grande histoire, nulle grande phrase ou péripétie. Juste la vie dans sa plus grande échappée, sa plus grande sincérité, sa solitude et son amitié, celle des précieux rencontrés, celle qui donne à renaître, à aimer.
On pourrait penser que des personnages comme Rosalie, Vincent, on en croise tous les jours. Des paumés, des en-marges ou à-côtés des grandes pensées, à contresens, contrecourant du/des mouvements. Il nous suffit juste de tourner un peu le visage, de diriger notre regard sur ceux qui demeurent dans l’ombre, restent en contre champ, toujours cachés par de plus grand ou plus captivants, lumineux. Un peu de vent dans les mollets, un peu de soleil au coin des yeux et un cœur qui hésite à battre au grand galop de peur de faire trop de bruit, trop de son, trop de trop. Des invisibles qui vivent et aiment sans bruit. Des exilés d’un système qui va trop vite, qui voit trop grand. Des êtres cabossés en somme.
Et pourtant, il y a de la beauté chez eux, chez Rosalie Blum. Il y a une infinie beauté et poésie. Une douceur. Un amour. Une tendresse folle qui éveille, s’éveille, donne envie d’enfiler son plus belle tenue pour danser dans un parc, un champ, une rue, de prendre la main du premier venu sans se soucier du quand dira-t-on ou de qui il est, de répandre le bien et de semer des graines de licornes, de paillettes sur toutes les têtes. Il y a du beau, du féerique et surtout de la tendresse. Celle qui vient du fond du cœur, celle qui se répand comme se répand l’amour dans sa plus grande générosité. Des seigneurs et des princesses comme il y en a plus beaucoup, sans la gloire mais sans qui vivre, on ne le pourrait pas.
Il y a de l’Amélie Poulain, de la bonté mais il y a surtout la patte de Camille Jourdy. Sa plus merveilleuse des pattes. Celle de la simplicité et de la poésie. Celle qui nous emmène au détour d’une case, d’une bulle, d’un dessin, aux pays des possibles et de l’imaginaire, au pays de l’absurde et de la gaieté. Il y a sa patte, les rondeurs, la folie qu’il faut pour donner à rire, la solitude qui toise la grandiloquence. Et c’est beau. Magnifiquement beau. Simple et beau. Chaud et tendre.
Je ne vous conterai pas l’histoire. Rosalie Blum est un roman à découvrir par soi même, à aimer infiniment pour ses personnages et l’amitié, l’amour, la poésie qui s’en dégage. Elle est à lire et s’approcher sans faire de bruit pour écouter, regarde et ressentir la vie, pour entendre la beauté frôler et renaître.
Rosalie Blum comme une aile d'un désir, un cerf volant de l'enfance, une main sur l'épaule amie. Comme la vie.
Depuis le temps que je veux le lire celui-là... Je le renote !!
Je l'adore cette délicieuse Rosalie. Tu m'as donné envie de le relire... ce sera l'occasion pour moi de l'acheter car à l'époque, j'empruntais beaucoup en bibliothèque. Maintenant, le temps file autrement... je n'y vais presque plus :(