« C’est l’histoire d’un vilain chat qui pensait qu’en étant roi il pouvait avoir tous les droits. […] C’est l’histoire d’une colère assagie, d’une enfant qui grandit… »
Dans la forêt il n’y a pas que le coucou et le hibou qui du haut de son grand chêne répond au hibou. Non il y a aussi mille un et univers à découvrir : un cyclope, des lutins, des elfes, des minis chevaux pas de bois, un croco à la veste en cuir. Il y a aussi Maurice, le renard bougon ronchon amoureux de Véro mais qui n’ose le lui dire. Nouk, un petit garçon-chaton à la veste kimono bleu nuit qui aimerait bien revoir sa mère, prisonnière du grand chat sans foi ni loi, roi d’un royaume de farces et d’attrapes, de bonbons et de friandises beaucoup trop sucrées. Il y a Pompon le bichon parfumé aux pattes chaussées de bottes arc en ciel, accompagné de feu sa grand-mère.
Mais surtout dans la forêt, il y a Jo, petit fille d’une dizaine d’années qui a fugué un beau jour d’été d’un pique-nique familial. Jo et ses différences. Jo et l’absence d’une maman et d’un papa divorcés. Jo qui ne sait pas trop où est sa place dans cette nouvelle cellule familiale dé/recomposée. Jo et sa colère intériorisée, ses envies de fugues, de libertés. Jo et ses rêves de conquêtes, de grandir et partir à l’aventure de sa propre histoire.
« Que cherchons-nous ? Comment vous ne le savez pas ?! La question est « Le savez-vous, vous ? » Ah mais ça vous ne le saurez pas ! »
Et puis il y a les vermeilles. De drôles de petits chevaux mi licornes sans corne, mi poneys à la robe aux milles couleurs et à la crinière folle et bondissante, gourmands de fraises version Haribo, prisonniers de l’Empereur Matou, le féroce roi chafouin aux griffes acérées, qui a décidé de faire une immense fête d’anniversaire, version jeux du stade méchante reine d’un conte de fées (parce qu’il faut le dire : il n’y a pas que des méchantes reines, il y a aussi des méchants roi, empereur aussi).
« Et c’est ainsi que dans ce paysage où les rêves vagabondent au gré du vent, nos voyageurs avançaient, insouciants, en oubliant d’être méfiants. »
Vous voilà prévenus, vous entrez dans le monde merveilleux, poétique, fantastique de Camille Jourdy. Camille Jourdy et sa palette de couleurs issue des pots de peinture chapardés au magasin des mots poétiques, aux fables et grandes aventures digne d’un Peter Pan, d’Alice aux Pays des Vermeilles, d’une mini princesse Chihiro, des Trois brigands. Camille Jourdy et son monde où pour grandir, il faut d’abord redevenir petit, passer des tunnels, escalader des montagnes, traverser des fleuves et rivières, rencontrer des mirages et des sirènes, le mensonge et la méchanceté, la force et l’union, avoir des dons de voyance en comptant ses dents y compris celles tombées.
Camille Jourdy nous embarque dans son monde loufoque composé de mille petits êtres aux pouvoirs somme tout humain. Et comment ne pas tomber amoureuse de cet univers aux dialogues savoureux et philosophiques, poétiques à souhait. Tout est fait pour faire de cette fable, une grande farce où pour combattre la méchanceté, la colère, la férocité, l’union, l’apprentissage, le rire, l’humour, la loyauté, la vaillance, la tendresse, la philosophie de la vie, la poésie et un apaisement sont les meilleurs alliés.
« Les gens n’appartiennent à personne ma pauvre Germaine.»
Les bulles de la semaine sont à retrouver chez Stéphanie.
Je ne suis pas fan du dessin et pourtant il y a un côté désuet que je trouve tout de même charmant
Pourquoi pas ? Ce que tu en dis donne envie.
Je ne me sens pas très emballée. L'esthétique me plaît moyennement.
Celle-là, je vais me l'offrir... j'adore Camille Jourdy et ses dessins tellement beaux!
Le graphisme semble vraiment chouette !