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  • Photo du rédacteurSabine

C Loueslati, N Jacqmin - Fumée




« Kof, kof, kof… »

Pleine nuit. Au coté de sa douce, un homme tousse. Une toux qui n’en finit pas. Kof, kof, kof kof… Un verre d’eau en espérant retrouver le sommeil et le petit matin arrive. Kof, kof, kof… café, clope, clope, café. Premiers gestes matinaux. Douche. Clope. Courir pour prendre son bus. Clope, kof, kof, kof…. clope. Et la journée fait sa vie. Clope. La pause, le repas, les collègues, l’après travail, les amis, la fête, l’amour, le besoin… Clope, clope, clope. Kof, kof , kof…



Fumer tue. On le sait tous. Il serait tellement plus facile de ne pas commencer que de tenter d’arrêter. Arrêter oui mais comment, pourquoi, pour qui ? Fumer tue. On a beau le savoir, le lire sur les paquets de cigarettes, « fumer tue » n’empêche pas de fumer, n’empêche pas la première et dernière cigarette, les odeurs et palais embués, les poumons encrassés, la maladie de se propager, développer celle qui tue. Cette maudite clope a sur nous, sur les fumeurs et non fumeurs, nos états, nos volontés, nos démences , un rôle bien plus important que tous les slogans, les avis, les envies, l’intoxication, la dépendance affective et inéluctable.


FUMER TUE !

FUMER TUE !


C’est ce message que délivre cette bande dessinée muette. Pas de parole ou de mot. Juste un dessin, un scénario qui nous emmène à nous poser des questions, à comprendre le pourquoi de la cigarette, du fumeur, son implication dans nos vies, son imprégnation, sa drogue d’abord douce puis brutale, la maladie puis la mort. Comprendre le pourquoi « fumer tue ». Fumée.


Cette bande dessinée pourrait être un plaidoyer radical contre la cigarette conté par Chadia LOUESLATI. Elle en est un peu plus grâce au tracée graphique de Nina JACQMIN. On retrouve ce qui fait sa patte, sa tendresse et l’émotion ressentie dans La tendresse des éléphants. Le crayon doux fusionne dans le panache d’une fumée, la lumière devient palpable, les ombres s’intensifient aux fils des souvenirs qui reviennent, à la maladie qui progresse, à la mort qui rode. Le rouge se pose pour annoter les détails, les humeurs ou la tragédie. Le graphite prend la place des mots, devient narration, roman, emplit la page, offre dans le cadrage la vie d’un homme fumeur.


« Kof, kof, kof… »

Fumée

Chadia Loueslati – Nina Jacqmin

Marabulles

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