« Sur le quai, au bout du quai, au bord du quai près du quai, assis sur le quai, debout sur le quai, au début du quai, au grand quai, au petit quai, les jours sont en merde. »
Vrac
Comme une lecture que l’on lorgne, foudroyante, jouant avec les mots, jouant avec les bords, les gravats, jouant avec la mélodie intransigeante, les sons, les couleurs ombres, la lumière des hypernuits, les coups, la violence des poings et des mots, les promesses non honorées, les humeurs, les rictus qui tuent, les us qui bousculent, les folies qui déménagent, les mélancolies qui ruinent à petit feu, éveillent la poésie, fustigent les mots prononcés, les conversations « à bâtons rompus », les os rognés jusqu’à la moelle pour trouver, entendre la vérité.
Vrac
En vrac. Contre soi. Contre le monde pas toujours à l’horizon très large. Hors du commun, hors d'un commun. S’élargir, élargir, oublier les préférences, oublier les allégeances. Attaquer les bords des mots, des quais, des caves, le cœur des phrases, déboulonner les rimes et les proses, s’en foutre de ce qui est beau, être beau, dandy, sensible, agile, fragile, volcan. Au bord du gouffre, des gouffres, des trous et des peurs, des expériences, de la vie.
Vrac, en vrac.
Jeter pour ne pas oublier, ne pas omettre. Déposer comme on dépose le lichen, la vase, la mousse recouvrant d’humidité les bleus donnés, les dents cassées, les permissions, la liberté..
« A plusieurs occasions, je me permis de ne rien dire. La permission de dire est donnée d’après la force du corps, du parler, ou des habits. »
Vrac
Comme la maitrise du langage, d’un temps où se reflète un style, une atmosphère, loin des contes et histoires modernes, loin des ébats d’une mode passagère, en plein cœur des coups, des dents qui mordent, se cassent, rognent. Rien n’est laissé aux hasards, tout est posé, empreintes du corps sur un corps, des mots sur des mots, des phrases polissant une vie, démâtant des rêves, travaillant des espoirs, des âges, des vêtements recouvrant, costumant panopliant un théâtre, un mobile marchant, errant, clochard de pacotille dans un cabanon, une maison en construction, l’adolescence, la vie.
« Aller loin dans la cave n’est pas au bénéfice de la tranquillité. »
Vrac
Poèmes, poésies, fragments, constructions déconstruites, univers désunifiés, inventeur d’une langue bien à lui, d’une temporalité défragmentée. Ne pas si fier, creuser, détrôner, glisser et se redresser, attendre l’emploi, employer la lumière comme axe rotatif, l’emploi des verbes comme futur passé, présent parlé.
Inclassable Bertrand
Inclassable Belin
« La langue n’a rien à cacher. »
Vrac.
En vrac.
« Merci pour la vérité. »
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