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Arnaud DUDEK - On fait parfois des vagues



« Tout de même, me dis-je après ma première rupture, la vie ne va pas bien droit, on aime des filles qui ne nous aiment plus, on ne se comprend pas et on comprend encore moins les autres, on jour on nous dit même : Ton père n'est pas ton père, ouais, la vie est foutrement tordue, mais elle ne peut s'échapper quand je l'emprisonne entre mes lignes ; alors là, j'en fais ce que je veux. »

J’aurais pu commencer cet éloge à Arnaud Dudek en vous racontant ma première rencontre avec ses mots, son écriture. Mais cela aurait été oublier le charme des premières fois, celles des rencontres inopinées des salons littéraires, coincé derrière une table, en attente d’un éventuel lecteur qui s’autoriserait à s’approcher, à lui parler d’un roman qui ne fait pas de bruit au milieu de cette grande messe qu’est une rentrée.

Oui, j’aurais pu commencer par vous parler de cette rencontre. Puis de la seconde, encore plus belle, plus douce, attentionnée, généreuse. Une histoire de rester sage. Une histoire d’amis qui se rencontrent, deviennent, prennent corps. Une histoire comme un théâtre de verdure.


Car rencontrer Arnaud Dudek est avant tout une histoire. Une histoire discrète, sans artifice,, grandiloquence ou fioriture. Une histoire un peu bancale, inattendue, espiègle, malicieuse, douce et généreuse, tendre surtout. Une histoire un peu en retrait, un peu celui qui n’ose faire trop de bruit ou quémander une once de grande tirade littéraire. Une histoire en somme. Tant bien que mal.


Et pourtant derrière les mots banals, simples, les phrases qui sonnent comme des justesses caressantes, il y a un homme qui devient au fil de ses livres, un véritable et grand écrivain. Un auteur qui ne fait pas de vague mais qui avec une simplicité déconcertante, désarmante, un sourire discret, nous met à nu, nous prend par la main et ne nous la lâche pas. Non parce que ces mots sont des véritables coups de poing, bien au contraire, mais parce que derrière cette simplicité, se cache une écriture de rien qui vient se nicher au creux du cœur, du ventre, dans ces recoins où ressentir la chaleur humaine, nous rappellent la nécessité de la lecture : le réconfort.


Parce que même les jours où la vie nous semble tordue, sinueuse, tempétueuse comme une plage en hiver, les jours où la fragilité, la gravité se dépatouillent avec nos états d’âme, Arnaud Dudek est cet écrivain qui s’installe, nous bouscule avec une infinie douceur et tendresse, nous touche par son humour espiègle, malicieux et à la fois généreux et simple. Désarmant.


Des romans comme des vagues, des marées, avec des hauts et des bas, des vides et des pleins, des gestes et des sens. Des romans tricots, écharpes, qui grattent un peu et à la fois réchauffent, enlacent, protègent contre les tumultes et les récifs. Des mots qui rebondissent dans le cœur, complètent et terminent le puzzle, cette vie éparse et éparpillée. Arnaud et ses vaguelettes, vagues, tsunamis d'émotions, simples qui font mouche, arrondissent les angles et procurent ce petit truc dont on a besoin au moment où on a besoin.


Alors comme à chaque fois que je lis un roman d’Arnaud Dudek, j’en ressors avec une envie de vie, de simplicité, de générosité, de justesse et de vérités provisoires, touchantes, vraies. J’en ressors réconfortée.


Parce que dans la vie, on fait parfois des vagues.


" On traverse la vie en faisant des vagues. Quelques vagues. De moins en moins de vagues. Et à un moment. Une vague. Nous renverse. "

On fait parfois des vagues

Arnaud Dudek -

Editions Anne Carrière

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