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Photo du rédacteurSabine

Anne-Fleur Multon - Les nuits bleues



« Je chante un baiser Je chante un baiser osé sur mes lèvres déposés par une inconnue que j'ai croisé »

Des fois

on aimerait juste

encore une fois,

encore un peu

sentir bras, peau, lèvres, cheveux, épaule, mains

Ne rien faire d'autre que cela.


Sentir,

ressentir,

étaler

corps contre corps

tête contre tête

se souvenir


encore


d'un appartement, des nuits bleues, des jours bleus, d’un temps comme une absence au monde, de douceurs et d’étreinte, d’une ivresse et de découvertes dehors Paris et son silence confiné l'amour comme des baisers osés, volés


délicatesse murmurée du désir, de l'envie, l'ivresse et de l’ardente mélancolie poétique.


l’amour, les corps, la main dans la main, le vertige de l’instant, le silence du temps autour sous les fenêtres d’un ailleurs peut-être.


l’amour

parce qu’aimer

parce que


« c’est plus facile de dire sans les yeux pour regarder, sans la voix pour trembler. […] ça se regarde l’amour qui s’est dit »

Il faudrait aimer comme ça, le temps d'une surprenante simplicité, le temps d'un café qui coule, le temps d'un temps arrêté, le temps d'un week-end, d'un matin, d’une semaine, d’un arrêt, d'une certaine fragilité, d'une grande délicatesse, le temps d'un intense baiser, d’une poésie récitée, le temps d'une vague, des flux et reflux, des ressacs et des marées, des plages et d’un coin de Bretagne rêvé .


Il faudrait aimer et se rappeler la beauté de ce moment, la découverte de l'autre, de soi et de ce pincement au cœur qui fait que l'amour peut parfois faire mal. Et dans un murmure chanté


« Si tout est moyen

Si la vie est un film de rien

Ce passage-là était vraiment bien

Ce passage-là était bien »



« Parfois les choses douces font un peu mal. »

Les nuits bleues fait parti de la sélection 2022 des 68 premières fois.



Les nuits bleues

Anne-Fleur Multon

Éditions de l'Observatoire




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