«Où sommes-nous ? Sais-tu seulement quel est ce village ? »
C’est une histoire qui s’imagine, se tisse au gré des cartes que l’on retourne, déploie. Une histoire voyage, une histoire qui défile sous nos yeux, au gré de notre imagination, dans le contour d’un paysage, d’un village traversé, d’une ville ou d’un quai de gare, de passants croisés, de voyageurs fatigués, égarés. Une histoire comme on en raconte mille et une différentes, inventée le soir juste avant de gagner le sommeil, ouvrir la nuit aux rêves.
On traverse un paysage, les arbres se mirent dans le bleu du ciel et l’argent d’une ligne de chemin de fer. Au loin la mer s’habille de ses éclats dorés, invite aux voyages aux longs courts. Plus un bruit. Seul le chien aboie en tirant sur sa laisse. Le spectacle vagabonde d’image en image. Le silence agit, la peinture prend corps, les mots sont des dessins.
« Les arbres ont des branches en batailles, comme s’ils venaient de s’éveiller. »
Un voyage en train. On aimerait savoir que peut être derrière ce village croisé, ces maisons rangées, alignées, des gens s’affairent derrière les rideaux tirés. Mais déjà le paysage change, se noie sous une pluie généreuse. Sur un quai de gare, les voyageurs se couvrent du froid, du vent qui secoue leur manteau, du soir qui tombe et annonce la nuit. Un passage à niveau, des escaliers, quelques réverbères qui illuminent encore un peu la route, la gare. Le train repart. Seule compte l’arrivée. Errance onirique, poétique d’une destination inconnue, effacée, au gré de la cadence ralentie, d’un hiver qui s’étire, se déploie, devient.
« Le train fonce dans la nuit. Il traverse villes et villages et vole au passage les rêves des gens endormis. »
C’est un histoire sans bruit que nous raconte Anne Brouillard, une histoire comme elle sait les conter, les raconter, au gré d’une peinture, un mouvement qui s’efface pour laisser place à la poésie, l’imagination. Une histoire pour celles et ceux qui aiment les mots sans les dire, qui s’imprègnent de la beauté du geste, des regards, des sentiments, des émotions, du silence. C’est un livre sur les rêves, leurs pouvoirs, un livre carte à raconter, doux, poétique. Une histoire doudou. Une histoire comme des cartes que l’on retourne une à une, laissant place à l’imagination, le rêve.
C’est une histoire pour l’enfant qui est en nous, l’enfant qui se tient devant nous, pour imaginer un voyage, son histoire, composer les mots et les images, ses couleurs, son dessin, de jouer au gré des cartes illustrées de l'histoire à imaginer.
« Le quai de la gare attend, même quand il n’y a personne. »
je suis assez dubitative pour ma part :D
Qu'est-ce que c'est joli. Je ne connaissais pas Anne Brouillard, ce sera réparé.
J'aime beaucoup les illustrations. Du coup, j'ai réservé le seul livre que j'ai trouvé à la bib : un album jeunesse, une histoire de vieille dame et de souris !
je découvre, je ne connaissais pas cet auteure, les illustrations sont très jolies
C'est franchement beau...!