« Ce livre est noir Je le promets à tout ce qu'il me reste à écrire Je le dédie à ceux qui sauront voir entre les lignes, A ceux qui devineront peut-être ce que je n'ai pas su leur dire, A ceux enfin et toujours que je porte en moi. Ce livre est la couleur du non-dit. »
Tu peux prendre ce livre pour un recueil de poésies, pour une voix qui s’élève dans la brume, pour un roman, une passion, la passion, pour un feu qui ne s’éteint et ne s’éteindra jamais. Tu peux le lire, le relire, surtout le relire, y puiser toutes les formes de courage, de nostalgie ou de mélancolie, tes jours et tes nuits, tes instants et tes moments, tes deuils et tes élans.
Tu peux tout.
Surtout tout.
Les songes, les rêves, le désir, le feu, la vie, la mort, la passion, la vie, l’amour, la haine, la colère, l’appel, le partage et l’écriture. L’écriture toujours. Dans les moindres interstices, dans la noirceur du désir, la lumière de l’ardeur. Ecrire comme un feu, comme une source qui ne tarie jamais malgré les doutes, les peurs, le combat qu’il faut livrer, aimer, s’émerveiller.
L’autre moitié du songe m’appartient et tant de fulgurances irradiantes, brulantes, incandescente.
La réalité qui explose, implose, te fout au sol, te tordant de douleurs, de passion. Le désir fou de vivre, d’aimer, de s’aimer, d’entremêler nuits blanches et jours brûlants, folie et lucidité, courage et désespoir, philosophie et pensées. Consacrer ses forces, sa vie, sa mort, son chant à l’amour intense, entre deuil et chagrin, mélancolie et réveil du phénix, l’écriture et l’obscur objet du désir, la passion. L’émotion surgit à chaque phrase, emportant la douleur, la vivacité de vivre encore, d’aimer encore, de songer secrètement et totalement à une réalité, un besoin, une nécessité.
L’éclat, le courage, le destin, la foudroyance.
Et la poésie, en plein cœur, en plein ventre, en plein centre.
L’autre moitié du songe m’appartient.
Alicia Gallienne.
« Ce n'est pas moi qui suis forte, ce sont mes mots. »
Une poésie noire, rouge qui rend et fait tenir droit, éveille, réveille, cohorte une course contre la mort, la montre, le commun, le quotidien, l’asphyxie du sang, des cellules, du corps, des mots. Une poésie, une danse folle, des fantômes et des souvenirs, des herbiers furieux de mots, de songes, de rêves mais surtout d’un terrible et authentique désir de vivre, d’aimer. Une dérive au gré des souffles entremêlés, un alcool brûlant, une lumière consumée vive, une pellicule développée à l’eau forte, incendiée rendant toute image noire, calcinée, irradiée, l’urgence.
L’intensité intense. La beauté à l’état pure. L’écriture comme gouvernail, garantie, hantise, champ et chant corporel, de raison irraisonnée, de printemps et de solitude, d’une jeunesse infectée d’un non avenir, d’un surréalisme insolite, d’une enfant devenant femme, d’une femme qui ne sera jamais plus enfant, sa seule peur étant celle qui est lié à son sang, son secret celui qu’elle ne maitrise pas encore, celui qui lui dit et ordonne de vivre, de courir droite dans sa mélancolie, son chagrin, ses doutes et sa puissance, son âme.
Il y a du Baudelaire, Cioran, Kundera, Quignard, Ernaux, Dickinson, Nim, de l’intime et du lyrisme, la folie d’une vie, du noir et du rouge surtout, tout le temps. Une brûlure, un amour comme aurait pu le dresser Breton ou Camus, comme aurait pu l’écrire Sophocle ou Anouilh dans Antigone. L’épuisement sauvage du mot, le bruissement sans réserve de l’urgence, du cri, de la force, des doutes, de la fragilité et de ce rêve, ce songe, l’autre moitié du songe, l’autre moitié d’une histoire, d’une vie, d’un mal incurable, d’une folie, d’une camisole de faiblesse et de fragilité explosée.
« Cela ira Je n’ai pas peur du noir Et puis il n’y a pas de vautours Dans les étoiles. »
Sache que si tu entres dans ce recueil, dans les mots, la poésie d’Alicia Gallienne, tu en ressortiras vivant, incandescent, sauvage, fougueux, inconsolable. Qu’il restera en permanence à tes côtés, faisant de chaque geste, une impossibilité à le ranger. Il viendra te brûler, te réveiller au milieu de l’armée des morts, des mélancolies, des solitudes, des rêves avortés, de la vie.
Sache que chaque mot te lancera des lames, une pudeur muette effervescente, renversante, que tout te semblera fade, lâche, inerte, que chaque instant sera d’une intensité brûlante, irrémédiable, insoutenable, ardente, une invitation à écrire dans une chambre à soi, rien qu’à soi, dans une cage de verre dont tu auras fait exploser les parois, dont tu auras serrure par serrure, trouvé ta clé, ton ouverture, ta liberté.
L’autre moitié du songe t‘appartient.
« Ecrire c'est jouer avec le feu, sans voir d'antidote. Mais cet étrange combustible dont j'ignore la nature me pousse vers la révélation et la projection. Ecrire c'est aussi regarder son sang couler, alors que l'encre de cette vision a déjà séchée. »
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