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  • Photo du rédacteurSabine

Alfred - Senso


« Depuis la nuit des temps, on nous en pond des tartines. Et c’est pas près de s’arrêter ! Mais qu’est ce ça implique vraiment ? Ça nous raconte quoi, en vrai ? […] Moi je demande aimer, être amoureux… ça veut dire quoi ? »

Une vie passée à côté des événements, des moments plus ou moins importants, de l’amour, de l’amitié, de ces instants précieux marqueurs du temps. Une vie de rendez-vous ratés, manqués, loupés comme ces trains qui arrivent toujours en retard. Une vie où rien ne tient, à peine un coup de chaleur, une nuit d’hôtel non réservée, un orage qui permettrait de respirer, un chemin moins sinueux. Un petit moment de bonheur en somme, même si celui-ci ne dure qu’une fraction de seconde, le temps d’un vol d’étourneaux, d’une beauté passagère, d’une possible rencontre.


Une vie où aimer serait un présage, un jardin à explorer, une statue grecque aux courbes sensuelles, un tableau érotique, un pavillon antique à la gloire de dieux concupiscents, une chambre mystérieuse d’un palace hôtel où retentissent les ors d’une cérémonie nuptiale tournant à la farce. Le temps d’une pause, d’un espace temps transitoire. Une nuit de rêveries, de possibles et d’extraordinaires, loin du chaos et des imperfections, des coups durs et des coups de mou, des coups de soleil, des coups d’amour, des coups de je t’aime. Une nuit, une seule. Une nuit où il serait possible de croire aux peut-être, de transformer le minable en une virée, une aventure, un instant, une barque qui emmènerait un peu plus loin que le rivage entrevu.


Juste une nuit pour essayer d’être heureux.

Une nuit. Une seule.

Et si tout pouvait recommencer.


« La pénombre, c’est rassurant. Je ne suis pas taillé pour être en pleine lumière… Il me faut des recoins pour me cacher… On me le reproche… Mais j’ai souvent besoin de fausser compagnie… »

Alfred et ses belles couleurs. Alfred et sa nostalgie, sa mélancolie dolce-vita italienne, ces âmes à la dérive à la recherche d’un nouveau souffle, d’un bonheur fugace qui s’accroche aux corps et aux envies. Alfred et les accidents de vie nous rappelant ces cailloux qui encombrent nos chemins, ceux trop lourd à porter et ceux qui nous prouvent combien nous existons.


Un roman graphique sensoriel, comme un album photo où on découvre le uns après les autres les acteurs d’une vie, une pièce de théâtre où chaque acte dévoile un instant de bonheur fugace, une intrigue, un drame, des imprévues ou une transition. On pourrait penser à une farce ou une comédie à l’italienne mais Alfred possède ce charme de nous envelopper dans son aventure où les corps s’expriment bien plus que les paroles, où les possibles deviennent, juste le temps d’une journée, d'un soir, d’une nuit chaude et étoilée, d’un jardin luxuriant, d’une noce burlesque, d'une poésie à l'instant. Une envie de laisser aller et d’accepter le bonheur tel qui se présente sans chercher à le fuir ou se cacher, sans frontière, ni limite. Une ode à l’imprévu.


« C’est ça le bonheur, non ? Quand le moment s’arrête ? »

Les bulles de la semaine sont à retrouver chez Dame Noukette



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